De l’autre côté du chemin se dresse votre profil de sortie. En somme, c’est ce qui est imaginé et souhaité en bout de piste. C’est ce qui vous fera dire : j’ai réussi ! Ce questionnement permet de nommer vos envies, vos ambitions et vos attentes. C’est le moment de réfléchir à comment vous souhaitez sortir de cette démarche de réalisation de projet, comment vous voulez y grandir, et d’identifier ce qui est important pour vous de réaliser.

C’est aussi l’occasion d’explorer si les personnes qui réalisent ce projet avec vous ont les mêmes références de réussite. Le profil de sortie est ensuite placé dans le temps pour tenir lieu d’objectif de développement de soi et du projet sur une durée déterminée.

Des itérations pourront se faire sur la manière d’envisager le profil de sortie au fur et à mesure que vous vivrez dans le feu de l’action. La beauté de cette démarche, c’est qu’elle peut se faire au rythme qui correspond à vos envies et à votre réalité. Ainsi, le profil de sortie souhaité est une rencontre plausible entre ce qui vous tient à cœur et des conditions de réalisation.

2.2.1. Imaginer votre profil de sortie souhaité

2.2.2. C’est l’histoire de… Amy, Astou et Fatou

Amy, Astou et Fatou

Amy est sénégalaise et elle a 32 ans. C’est une femme de parole pour qui s’occuper des autres et s’entraider est important. Elle a toujours été tournée vers sa communauté. Elle a cinq enfants dont elle s’occupe, en plus d’une activité de fabrication de savon qu’elle gère avec son amie Astou.

Pour subvenir aux besoins de sa famille, Amy aimerait pousser plus loin la commercialisation de ses savons et lancer une entreprise. Pour cela, elle a besoin d’aide pour optimiser le processus de fabrication, augmenter la production et calculer les budgets. Ce qui la freine, c’est l’accès au financement. Pour le moment, elle n’a aucun surplus de matière première et vit au jour le jour à partir des ventes quotidiennes.

Ce qui la rendrait fière, c’est de pouvoir soutenir toute sa famille à travers cette microentreprise. Cela lui permettrait d’arrêter d’autres activités qu’elle fait comme travail d’appoint, comme aller à la mer pour pêcher des fruits de mer et les revendre au marché. Un indicateur de réussite pour elle serait de réussir à léguer l’activité commerciale à ses enfants sous la forme d’une microentreprise structurée. Amy est consciente que ce projet va prendre du temps.

Dans un premier temps, nourrir la famille et éviter que les enfants aient à travailler pour rester à l’école lui paraissent de bons objectifs. Elle aimerait pouvoir vivre de son activité d’ici 12 mois. Fatou, sa plus jeune, va pouvoir aider aussi comme elle le fait déjà. Pour son amie Astou, l’activité de fabrication de savon sert plus à arrondir les fins de mois. Elle n’a donc pas la même ambition qu’Amy de vivre de cette activité. Amy doit avoir une conversation avec elle pour discuter de comment elle voit l’avenir.

Pour le moment, Amy a reçu de l’aide d’une coopérative d’organisations locales de l’agroalimentaire et de l’artisanat. Elle a aussi fait une demande de microcrédit à la banque. Les prêts de la banque visent l’exportation de produits, mais Amy ne voit pas les choses ainsi. Elle réfléchit à savoir si c’est une bonne idée de continuer à être financée par cette banque. Elle cherche plutôt à développer son activité localement au sein de la communauté et en lien avec ses valeurs. Pour elle, la réussite de ce projet est aussi une manière de contribuer à l’accomplissement et à la reconnaissance des femmes dans la communauté.