6 Les tests d’ajustement des PIBs

Jérémie Voix; Pegeen Smith; et Elliott H. Berger

Introduction

Lorsqu’elles sont correctement sélectionnées et utilisées, les protections auditives peuvent être un moyen efficace d’atténuer le bruit pour prévenir des dommages auditifs. Ce fait est simple et clair. Pourtant, pour garantir une protection maximale, il est nécessaire de régler d’importants détails : comment former et motiver les employés à adapter correctement et de manière cohérente leurs dispositifs de protection auditive (PIBs), comment attribuer les PIBs proportionnellement aux expositions au bruit et comment tenir compte des préférences personnelles et des variations anatomiques. Une attention particulière aux détails est nécessaire pour que les individus atteignent ces objectifs. Jusqu’à présent, réussir une sélection correcte et un ajustement approprié a été compliqué puisque les personnes chargées de distribuer les dispositifs de protection auditive dans les environnements industriels, génralement des hygiénistes industriels,  ont souvent été peu, voire non formés à l’ajustement des PIBs, et les seules données d’atténuation du bruit sont basées sur des moyennes  de mesures obtenues en laboratoire, tel le (NRR) ou des indicateurs similaires. Même si les données de laboratoire étaient représentatives du groupe de sujets utilisant l’e protecteur, la variabilité individuelle est suffisamment importante pour que les prédictions des performances d’une personne à partir de données de groupe puissent facilement comporter jusqu’à 20 dB d’erreur (Gauger et Berger, 2004). Une approche pour résoudre ces problèmes dans l’industrie est le développement de systèmes permettant des tests d’ajustement individuels, et de tels systèmes ont été effectivement développés. Les technologies de tests d’ajustement sont disponibles et utilisées pour la recherche depuis près de 40 ans et sous de nombreuses formes (Michael et al., 1976), mais c’est seulement au cours de la dernière décennie, alors que des solutions commerciales sont devenues plus largement disponibles, que la communauté de la conservation de l’ouïe s’est intéressée de plus près à ces solutions (Hager, 2011; Witt, 2008).

Concept clé

La technologie du test d’ajustement est disponible sous une forme ou une autre depuis plus de 40 ans, mais ce n’est que depuis les années 2000 que la communauté de la protection de l’audition a commencé à l’adopter. Aujourd’hui, il est considéré comme une tendance émergente et une bonne pratique pour former les personnes et vérifier l’atténuation individuelle.

Aujourd’hui, il existe un certain nombre de systèmes d’estimation de l’affaiblissement sur le terrain (FAES), familièrement appelés systèmes de « Test d’ajustement » qui offrent la possibilité de faire les tests sur le terrain. Bien que les divers systèmes de test d’ajustement aient le même but et donnent des valeurs d’atténuation individuelles présentées de manière similaire entre elles , la technologie sous-jacente utilisée pour produire le facteur d’atténuation personnel (PAR) peut différer considérablement.

Cette section comprend cinq sous-sections. Dans un premier temps, les différents systèmes du test d’ajustement développés par les fabricants au cours des dernières années sont passés en revue et catégorisés. Bien que ces systèmes améliorent la prédiction des performances individuelles de protection, ils sont sujets à leurs propres erreurs et incertitudes inhérentes au processus de mesure et aux capacités d’adaptation de l’utilisateur. Cette section comprend également une brève discussion sur l’utiisation du PAR. La deuxième sous-section décrit l’utilisation des tests d’ajustement dans le cadre d’un programme de prévention de la perte auditive (PPPA). Les résultats de la recherche sont passés en revue et les nombreuses applications des méthodes de test d’ajustement dans un PPPA sont discutées. Les trois dernières sous-sections résument brièvement les limites des systèmes de test d’ajustement d’aujourd’hui, les efforts en cours aux États-Unis, au Canada et en Europe pour développer une normalisation pertinente, et enfin l’avenir des tests d’adéquation en ce qui concerne les meilleures pratiques dans les PPPAs.

Qu’est-ce que le test d’ajustement?

L’histoire des tests d’ajustement des protecteurs individuels

Historiquement, les meilleures procédures de laboratoire (voir le chapitre 5 sur la mesure de l’atténuation desPIBs) ont été modifiées pour réduire les coûts, en améliorer la portabilité et la robustesse, et ont été utilisées sur le terrain pour estimer l’atténuation fournie par les PIBs en utilisation terrain (Berger, 1984). La première procédure a avoir été appliquée avec succès pour tester les bouchons d’oreille et les casques antibruit sur le terrain était la méthode de seuils (REAT) mesurée dans une chambre acoustique généralement plus petite que celle utilisée en laboratoire. Pour les bouchons d’oreilles, des écouteurs montés sous des casques d’écoute circumauraux, utilisées à la place de haut-parleurs dans une cabine audiométrique, ont également été utilisés pour mesurer l’atténuation des bouchons d’oreille (Michael et al., 1976). Pour les casques antibruit, la procédure microphonique MIRE a été utilisée avec des microphones montés à l’intérieur et à l’extérieur des casques anti-bruits (Stewart et Burgi, 1979). Ces procédures de mesure d’atténuation sur le terrain ont été utiles à des fins de recherche et ont révélé la différence significative dans l’atténuation du PIB obtenue par les utilisateurs sur le terrain par rapport aux sujets de test en laboratoire (voir la section sur l’atténuation du monde réel pour plus d’informations et les explications des écarts observés). Sur la base des systèmes de mesure terrain précédemment développé, principalement à des fins de recherche, des systèmes commerciaux ont été récemment mis à disposition pour répondre à la question que se pose l’ensemble des spécialistes de la protection auditive : « Quelle niveau de protection peut ou est en train de recevoir une personne donnée de son protecteur ? » (Hager, 2011; Witt, 2008). Il est important de noter que le terme « test d’ajustement », tel qu’il est utilisé dans ce chapitre, fait référence au processus de mesure afin d’estimer l’atténuation acoustique d’un PIB donné, comme par exemple elle serait mesurée selon ANSI / ASA S12.6-2016(R2020).

Technologie de système de testS d’ajustement

Afin d’étiqueter les protecteurs auditifs en comparant leur potentiel, l’atténuation des PIBs est généralement mesurée en utilisant la procédure des seuils (REAT) telle que définie dans la norme ANSI / ASA S12.6-2016(R2020) ou ISO 4869-1 (ISO, 2018), décrite en détail dans le chapitre sur Normes, règlements et documents connexes des PIBs. Bien que la méthode d’essai REAT soit connue pour avoir des limites, elle est considérée comme la « norme d’excellence » pour mesurer l’atténuation d’un PIB. La figure 19 illustre la méthodologie REAT, où les seuils auditifs sont mesurés alternativement pour l’oreille non protégée (ouverte) (figure 19a) et pour l’oreille protégée (occluse) (figure 19b). L’atténuation est exprimée comme la différence entre les seuils auditifs ouverts et occlus à chaque fréquence de test, tels qu’ils sont ressentis par le sujet testé, dans ses deux oreilles simultanément. Sur le terrain, le but d’un système du Test d’ajustement est d’estimer rapidement et précisément une valeur d’atténuation correspondant à celle qui aurait été produite par REAT pour un ajustement donné de l’individu testé.

Figure 19 : Mesure psychoacoustique par la méthode des seuils (REAT) sur un bouchon d’oreille en laboratoire: (a) mesure du seuil auditif en oreille ouverte; b) mesure du seuil auditif en oreille occluse.

Types de systèmes de test d’ajustement

Les systèmes du test d’ajustement peuvent estimer REAT en utilisant des mesures physiques (aussi appelées objectives) ou des mesures psychophysiques (aussi appelées subjectives). Les systèmes physiques utilisent un transducteur de mesure, tel qu’un microphone, un accéléromètre ou un capteur de pression. Pour les systèmes physiques, le PIB utilisé pendant les tests est soit un PIB standard (non modifié) tel que celui que l’employé (également appelé utilisateur) portera plus tard, soit un PIB de substitution (modifié), qui est une version du PIB modifiée afin de faciliter la mesure. Les systèmes psychophysiques impliquent activement un sujet de test humain et s’appuient sur des tâches telles que la mesure des seuils d’audition ou l’établissement d’un équilibre perceptif de sonie. Au sein de ces systèmes psychophysiques, une distinction supplémentaire peut être faite; soit la méthode utilisée est réalisée à des niveaux sonores seuils soit elle est réalisée à des niveaux sonores plus élevés (méthodes basées sur le supra-seuil). Par conséquent, pour distinguer les types de mesures et de dispositifs d’essai mentionnés précédemment, quatre catégories de combinaisons de mesures sont définies et présentées dans le Tableau 1. Une autre distinction, non illustrée dans le tableau, est que les quatre types permettent de mesurer et de signaler une valeur de mesure d’atténuation et / ou un PAR, ou simplement indiquer, via des métriques de réussite / échec, si un ajustement donné satisfait à un critère préétabli d’atténuation.

Tableau 1 – Catégorisation des quatre types de systèmes du test d’ajustement (trois sont disponibles en pratique)
Type de système Dispositif de test PIB Type de méthode psychophysique
Mesure physique PIB standard PIB de substitution n/d
Mesure psychophysique PIB standard Seuil basé Supra-seuil basé

Systèmes de test d’ajustement disponibles dans le commerce

Les systèmes de test d’ajustement disponibles au moment de la rédaction sont énumérés dans le Tableau 2. Le tableau comprend à la fois les informations commerciales, telles que la marque actuelle, le distributeur et / ou le site Web du fabricant, et le type de système avec une brève description de la technologie sous-jacente. Les données du Tableau 2 sont fournies à des fins d’illustration, classées par type, puis par technologie, puis par ordre alphabétique de marque, et ne sont pas destinées à être approuvées par les auteurs. La liste a été établie à partir de références publiées dans la littérature, soit à travers  des présentations lors de conférences (Hager et Voix, 2007; Murphy et al., 2010; Murphy et al., 2011b), soit à travers des articles scientifiques et des rapports en Amérique du Nord et en Europe (Canetto et Voix, 2008, Dyrba et al., 2014; Trompette et Kusy, 2013).

Il existe d’autres systèmes commerciaux qui mesurent l’exposition effective au bruit d’un employé donné. Souvent désignés sous le nom de dosimètres intra-auriculaires, ces systèmes ne sont pas considérés comme des systèmes de test d’ajustement, mais plutôt comme des dosimètres personnels qui mesurent l’exposition des employés au bruit pendant toute la période de travail. Les données sont récupérées à la fin de chaque quart de travail ou semaine de travail et les résultats sont analysés sur un ordinateur personnel. Certaines solutions commerciales nécessitent l’utilisation d’un petit enregistreur de données porté par les employés dans une poche de chemise ou à l’arrière d’un casque, des bouchons ou des casques antibruit munis de microphones qui enregistrent les niveaux de bruit intra-auriculaire en temps réel et un harnais de connexion (Michael et al., 2011; Rabinowitz et al., 2010). Dans une autre solution commerciale, les bouchons d’oreille électroniques actifs sont munis de microphones d’oreille externe et interne et une unité de traitement de ceinture mesure la dose de bruit accumulée effective de l’utilisateur (Mazur et Voix, 2013).

Tableau 2 : Systèmes de test d’ajustement disponibles dans le commerce dans les années 2020. F-MIRE désigne une méthode de mesure microphonique terrain.
Type Technologie Protecteurs auditifs testables Fabricant,

développeur ou distributeur

Marque ou nom commercial Site Internet
F-MIRE en champ libre Bouchons d’oreilles personnalisés CeoTronics AG CT-EarGuard www.ceotronics.de
Mesure physique utilisant un PIB standard (non modifié) F-MIRE en champ libre Bouchons d’oreilles personnalisés Sonomax Technologies, Inc. SonoPass™ www.sonomax.com
F-MIRE en champ libre Casques antibruit Michael and Associates, Inc. FitCheck pour les cache-oreilles www.michaelassociates.com
F-MIRE en champ libre Casques antibruit SVANTEK Sp.zo.o SV 102A+ www.svantek.com
F-MIRE sous les casque d’écoute Bouchons d’oreilles personnalisés Elcea International B.V. Elacin SI-Meter www.elacin.co.nz
F-MIRE sous les casque d’écoute Bouchons d’oreilles personnalisés Phonak Communications, AG SafetyMeter www.phonak-communications.com
Test d’étanchéité pneumatique ou test d’écoulement d’air Bouchons d’oreilles personnalisés Bachmaier Bachmaier leak test instrument www.bachmaier.de
F-MIRE en champ libre Bouchons d’oreilles, y compris les bouchons et casques antibruit 3M Company 3M™ E-A-Rfit™ Dual-Ear Validation System www.e-a-rfit.com
Mesure psychophysique basée sur un seuil utilisant un PIB standard (non modifié) REAT sous casque d’écoute Bouchons d’oreilles personnalisés Egger Otoplastik + Labortechnik GmbH  ePRO-Meter www.egger-labor.de
REAT sous casque d’écoute Bouchons d’oreilles Cotral Lab, Inc. CAPA® www.cotral.com
REAT sous casque d’écoute Bouchons d’oreilles Inmedico Oscilla www.inmedico.com
REAT sous casque d’écoute Bouchons d’oreilles Maico MA 33 www.maico-diagnostic.com
REAT sous casque d’écoute Bouchons d’oreilles Michael and Associates, Inc. FitCheck Solo™ www.michaelassociates.com
REAT sous casque d’écoute Bouchons d’oreilles Workplace INTEGRA, Inc. INTEGRAfit® www.workplaceintegra.com
Mesure psychophysique au-dessus du seuil à l’aide d’une PIB standard (non modifiée) Balance de sonie Balance Bouchons d’oreilles Howard Leight by Honeywell International, Inc. VeriPRO® www.howardleight.com

Spécifications et caractéristiques des systèmes de test d’ajustement

Comme nous l’avons vu précédemment, les systèmes de test d’ajustement peuvent s’appuyer sur différents types de technologie. L’approche de mesure sous-jacente et le matériel particulier utilisé auront des effets différents sur les résultats du RAP. Le Tableau 3 présente les différentes technologies et leurs avantages et inconvénients généraux, tandis que les figures 20 à 23 illustrent les méthodes de test. D’autres considérations concernant les différents types de systèmes de test d’ajustement sont à prendre en compte:

  1. La rapidité avec laquelle le test peut être effectué affecte l’application pratique du système de test d’ajustement et la capacité à traiter et potentiellement à améliorer le problème de l’incertitude d’ajustement en prenant des mesures répétées sur des ajustements multiples. Généralement, les systèmes objectifs permettent une acquisition de données plus rapide, en utilisant des PIBs standards (non modifiés) ou des substituts (modifiés).
  2. Pour les systèmes objectifs qui utilisent un stimulus acoustique, présenté via un haut-parleur, pour la mesure de l’atténuation PIB (voir figure 20 et figure 21), le signal de test est clairement audible et peut être gênant, bien que ce soit en général seulement pendant quelques secondes.
  3. Pour les systèmes utilisant un PIB de substitution (voir figure 21), l’ajustement et la facilité d’utilisation du PIB modifié doivent être comparables au PIB original pour garantir la capacité de l’utilisateur à s’adapter au PIB de substitution. Par exemple, l’utilisation d’un tube de sonde pour la mesure du microphone à oreille interne augmente également la rigidité du bouchon d’oreille et peut affecter l’insertion du bouchon d’oreille.
  4. Pour les systèmes qui reposent sur l’utilisation de PIB de substitution (voir figure 19), les PIBs sont toujours nouveaux et peuvent ne pas montrer les effets du vieillissement qui se produirait pour un tel produit dans une utilisation réelle sur le terrain.
  5. Le bruit de fond dans l’environnement de test doit être suffisamment faible pour ne pas masquer les signaux de test, en particulier pour les systèmes reposant sur des mesures psychophysiques.
  6. Pour les systèmes nécessitant une réponse psychophysique d’un sujet de test, l’audition du sujet doit être suffisamment bonne pour s’assurer que les signaux sont perçus même après que le signal de test ait été atténué par le PIB testé. De même, la présence d’acouphènes peut compliquer les réponses des employés, ainsi que des problèmes de compréhension pour les utilisateurs dont la langue principale n’est pas celle utilisée dans l’interface d’ajustement.
  7. Certains systèmes psychophysiques permettent d’effectuer la procédure de mesure sur les PIBs portés in situ, c’est-à-dire que les employés sont emmenés en dehors de leur lieu de travail tout en portant leur PIBs pour qu’ils puissent être testés en étant portés. Cela peut être utile pour auditer, mesurer le délogement des bouchons d’oreilles  avec le temps, et mesurer les bouchons d’oreille qui peuvent avoir été utilisés au-delà de leur durée nominale d’utilisation, etc.
Tableau 3 : Résumé des technologies de test d’ajustement disponibles dans le commerce, incluant leurs  avantages et  inconvénients potentiels. Le terme « audit » fait référence au fait de pouvoir tester l’atténuation « terrain » de PIB sur des personnes intentionnellement retirés de leur milieu de travail sans avoir à interférer avec le placement de leurs PIBs.
Type de système de Test d’ajustement Technologie PIB testable Description Avantages Inconvénients
Mesure physique utilisant un PIB standard (non modifié) Test d’étanchéité pneumatique ou test d’écoulement d’air sur un protecteur auditif standard Bouchons d’oreilles personnalisés Une petite pompe pneumatique bâtie une pression statique d’air sous le bouchon d’oreille et une mesure de pression évalue la fuite pneumatique du bouchon d’oreille. Rapide.
Simple.
Fournit seulement une indication d’étanchéité pneumatique mais aucune mesure de la quantité d’atténuation acoustique obtenue.
F-MIRE sur un protecteur auditif standard (voir la figure 20) Bouchons et casques antibruit Mesures directes simultanées de niveau de pression acoustique à l’extérieur et sous le casque anti-bruit ou le bouchon d’oreille en présence de bruit ambiant ou d’une source sonore générant un bruit large bande ou à bande étroite. La source sonore peut être un haut-parleur externe ou un casque d’écoute. Rapide.
Objectif.
Teste toutes les fréquences simultanément.Relativement insensible au bruit de fond.
Non affecté par la perte d’audition.
Peut être utilisé pour un audit.
Peut être utilisé pour tous les bouchons et casques antibruit
Doit être utilisé avec le PIB issu du fabricant. Quand le test se fait en utilisant un haut-parleur externe, le bruit est audible pour les autres personnes dans l’environnement.
Les fils du microphone sous le PIB peuvent affecter la qualité de l’étanchéité acoustique avec le coussin du casque.
Mesure physique à l’aide d’un PIB de substitution (modifié) F-MIRE sur un protecteur auditif de substitution (voir la figure 21) Bouchons et casques antibruit Mesures directes et simultanées de niveau de pression acoustique à l’extérieur et en dessous de l’audience modifiée protecteur en présence d’une source de bruit à large bande ou à bande étroite.
La source sonore peut être un haut-parleur externe ou un casque d’écoute pour tester les bouchons d’oreille, mais un haut-parleur externe est requis pour tester les cache-oreilles.
Rapide.
Objectif.
Teste toutes les fréquences simultanément.
Relativement insensible au bruit de fond.
Non affecté par la perte d’audition.
Doit être utilisé avec le test de substitution des PIB du fabricant.
Lorsqu’il est réalisé avec un haut-parleur externe, le son utilisé pour le test est audible et peut être gênant pour les autres personnes présentes dans l’environnement de test.
L’utilisateur ne peut pas être audité, car les bouchons ou les casques de substitution  ne peuvent pas être portés de manière automne en tant que PIB
Mesure psychophysique basée sur un seuil utilisant un PIB standard (non modifié) REAT sous les casques d’écoute
(voir la figure 22)
Bouchons d’oreilles Semblable à l’approche standard des tests REAT en laboratoire, mais réalisée sur le terrain et réalisée sous casque d’écoute.
Tests d’audition avec et sans bouchon d’oreille, chaque fréquence séparément, chaque oreille testée séparément ou testées ensemble, en fonction du système et du choix de l’opérateur.
Peut être utilisé avec n’importe quel bouchon d’oreille du fabricant (pas de bouchon de canal).
Peut être utilisé pour l’audit.
Se fie à la réponse subjective de l’utilisateur.
Les utilisateurs ayant une perte auditive peuvent ne pas être en mesure d’entendre le signal d’essai dans l’état occlus ou à toutes les fréquences d’essai.
Les utilisateurs souffrant d’acouphènes peuvent ne pas être en mesure de distinguer les signaux de test (stimuli acoustique) de manière adéquate.
Le temps de test augmente avec le nombre de fréquences testées.
Lorsque les deux oreilles sont testées simultanément, il devient impossible de distinguer si l’un ou l’autre des PIB est mal ajusté.
Impossible de tester les casques antibruit ou les Bouchons semi-insérés.
REAT dans une cabine portable Bouchons et casque antibruit Semblable à l’approche standard de l’essai REAT en laboratoire, mais réalisée dans une cabine de son portable.
Tests d’audition avec ou sans bouchons d’oreille ou cache-oreilles, chaque fréquence séparément.
Peut être utilisé avec n’importe quel bouchon d’oreille de fabricant et n’importe quel type de PIB.
Peut être utilisé pour l’audit.
Se fie à l’évaluation subjective de l’utilisateur.
Les utilisateurs ayant une perte auditive peuvent être incapables d’entendre le signal de test.
Les utilisateurs souffrant d’acouphènes peuvent ne pas être en mesure de distinguer les signaux de test de manière adéquate.
Le temps de test augmente avec le nombre de fréquences testées.
L’étalonnage du champ sonore nécessite des microphones ambiants à haute sensibilité pour vérifier la diffusivité et le niveau de bruit de fond.

D’autres technologies de test d’ajustement ont également été testées au fil des années, des techniques psychophysiques, telles que l’utilisation de l’équilibre intensité sonore-conduction osseuse (Rimmer et Ellenbecker, 1997), à l’utilisation de techniques biophysiques par électroencéphalographie (Valentin et al., 2014). Bien qu’elles nécessitent davantage de recherche, ces techniques pourraient être commercialisées à l’avenir.

Figure 20 : Mesure physique, de type microphonique « Field-MIRE », sur un bouchon d’oreille personnalisé, incluant la mesure des niveaux de pression acoustique à l’extérieur et sous le  PIB en présence d’une source sonore (haut-parleur représenté ici ou casque d’écoute non représentée ici).
Figure 21 : Mesure physique de type microphonique « Field-MIRE », sur un bouchon d’oreille instrumenté (mesure physique en utilisant PIB de substitution), incluant la mesure des niveaux de pression acoustique à l’extérieur et sous le  PIB en présence d’une source sonore (haut-parleur représenté ici ou casque d’écoute non représentée ici).
Figure 22 : Mesure psychophysique à l’aide d’un bouchon d’oreille standard par la méthode des seuils (REAT) sous un casque d’écoute: (a) Mesure de seuil auditif oreille ouverte; b) Mesure de seuil de l’oreille occluse.
Figure 23 : Mesure psychophysique à l’aide d’un bouchon d’oreille standard par balance de sonie  : égalisation subjective du volume entre les deux oreilles sous un casque d’écoute, lors d’une séquence de tests avec d’abord les oreilles ouvertes, puis un bouchon d’oreille dans l’une des oreilles, et enfin les deux bouchons d’oreille dans les deux oreilles.

Critères de performance pour les systèmes de test d’ajustement

Pour permettre aux opérateurs de sélectionner correctement le système de test d’ajustement le plus adapté à leur application, les fabricants devraient publier des déclarations de performance et des conseils. Les suggestions suivantes sont basées à la fois sur l’expérience des auteurs et sur le matériel en cours d’élaboration dans la norme ANSI S12.71 en cours de développement (Voix, 2011).

Pour tous les systèmes de test d’ajustement, le fabricant doit spécifier:

  • Si le système de test d’ajustement fournit une valeur de mesure d’atténuation globale et / ou simplement une évaluation de réussite ou d’échec,
  • Dans le cas d’une valeur de mesure d’atténuation, si le PAR rapporté est calculé selon la norme ANSI/ASA S12.71 ou un autre type de notation non standard,
  • Quelles valeurs d’atténuation par fréquence ou par bande d’octave sont disponibles en plus de la valeur globale d’atténuation,
  • Si les mesures d’atténuation sont présentées séparément (monaural) et / ou en tant que valeur unique combinant les deux oreilles (binaural), imitant ainsi l’atténuation mesurée à l’aide de la procédure REAT telle que définie dans ANSI/ASA S12.6 ou ISO 4869-1 (voir les détails au chapitre 11).
  • Une déclaration d’incertitude concernant la mesure effectuée par le système d’ajustement de l’ajustement (voir plus loin la sous-section « Incertitude du système de Test d’ajustement » pour plus de détails),
  • L’atténuation mesurable la plus faible et la plus élevée, qui peut dépendre à la fois du type et du modèle de PIB testés, et du niveau de bruit de fond maximal admissible dans lequel le test d’ajustement peut être effectué avec précision,
  • Les intervalles d’étalonnage physiques périodiques recommandés pour le système de test d’ajustement,
  • Toute vérification quotidienne qui doit être effectuée au moment de la mesure pour assurer une performance optimale du système de test d’ajustement,
  • Si les sujets doivent ou ne doivent pas porter de lunettes, de bijoux d’oreille ou d’autres accessoires susceptibles d’affecter la capacité du système d’ajustement de l’ajustement à fonctionner dans le mode de mesure prévu.

Pour les systèmes de test d’ajustement utilisant des mesures physiques sur des PIBs de substitution, le fabricant doit fournir des conseils à l’opérateur du système de test d’ajustement sur la façon dont la conception physique du PIB de substitution pourrait affecter l’ajustement du PIB par l’utilisateur.

Pour les systèmes de test d’ajustement utilisant une mesure physique sur un PIB de substitution, les directives devraient spécifier si le fabricant a conçu le système pour tenir compte des différences de performance d’atténuation entre le substitut et le PIB réel qu’il représente.

Pour les systèmes de test d’ajustement utilisant une mesure psychophysique, les fabricants devraient conseiller l’opérateur sur la façon d’estimer la perte auditive maximale admissible pour les tests et comment identifier et traiter le problème lorsque les utilisateurs ne peuvent pas entendre suffisamment les signaux de test pour fournir des réponses cohérentes. Les fabricants devraient également fournir des conseils à l’opérateur concernant les utilisateurs ayant une perte auditive asymétrique et les acouphènes et comment cela pourrait affecter les résultats des test.

Pour les systèmes de test d’ajustement qui reposent sur l’utilisation de systèmes de génération de sons sous casque d’écoute, les fabricants devraient conseiller les utilisateurs sur la façon de positionner correctement les casques d’écoute et leur recommander de ne pas les toucher d’aucune manière puisque cela pourrait affecter l’ajustement de l’appareil et que les valeurs mesurées ne seraient alors pas fiables.

Pour les systèmes de test d’ajustement qui indiquent seulement un succès ou un échec, le critère de réussite, c’est-à-dire le seuil d’atténuation au-delà duquel un test d’atténuation est considéré comme réussi, doit être expliqué et présenté comme une valeur de type PAR.

De nombreux systèmes de test d’ajustement peuvent fournir des résultats de mesure estimant les valeurs REAT à une ou plusieurs fréquences, idéalement correspondant aux sept bandes d’octave allant de 125 Hz à 8000 Hz. Cependant, la sortie préférée pour la plupart des utilisateurs finaux est une notation à numéro unique, appelée PAR. Ce PAR combine les valeurs d’atténuation des deux oreilles, tout comme pour la procédure REAT qui mesure en pratique l’atténuation binaurale des PIBs. La sortie, obtenue de la plupart des applications de test d’ajustement, d’une seule valeur PAR binaurale permet à un utilisateur final de prendre des mesures et de formuler rapidement des recommandations pour l’exposition au bruit de chaque utilisateur. Étant donné que les données d’exposition des employés ne sont généralement disponibles que sous forme de valeurs A-pondérées individuelles, il est pratique d’utiliser un PAR composé d’un seul nombre. Cependant, certains systèmes indiquent également des valeurs pour chaque oreille individuellement, car cela peut être utile dans la formation pour les cas où les personnes peuvent avoir plus de difficulté à ajuster une oreille que l’autre.

Sorties de Système de test d’ajustement

De nombreuses notations uniques ont été mises au point, et les différents systèmes de test d’ajustement ont en effet calculé leurs propres nombres uniques avec des approches différentes. La méthode de calcul actuellement envisagée dans le projet de norme ANSI S12.71 est analogue à la statistique de réduction du bruit à utiliser avec une A-pondération (NRSA) telle que définie dans la norme ANSI / ASA S12.68 (ANSI, 2012). Cette définition normalisée des PARs permet la comparaison croisée des résultats de test d’ajustement qui sera brièvement présentée ci-après (Voix, 2011).

Indice affaiblissement personnel (PAR)

Le calcul de l’Indice affaiblissement personnel (Personal Attenuation Rating ou PAR) décrit dans ce chapitre repose sur le calcul, pour un ajustement donné du PIB sur un seul utilisateur, de l’atténuation moyenne A-pondérée globale dans un grand ensemble de spectres de bruit représentatifs. Comme la forme du spectre fait partie des calculs impliquant les divers bruits, cette approche n’est possible que pour un système de test d’ajustement qui rapporte deux valeurs d’atténuation de bande d’octave ou plus. Les spectres utilisés pour le calcul d’un PAR ont été communément appelés NIOSH 100 Noises (Kroes et al., 1975). Ils sont un échantillon de spectres de bruit industriels et sont également fournis dans la norme ANSI S12.68.

Le PAR est un numéro de type NRR, mais étant donné qu’il est basé sur les données d’un utilisateur qui est l’utilisateur réel de l’appareil, au lieu d’un groupe de 10 à 20 sujets, la correction d’écart type entre sujets incluse dans le calcul NRR n’est pas nécessaire. Cependant, comme pour toute notation à numéro unique, comme le NRR, la variabilité spectrale doit être prise en compte. Avec le NRR, ceci est accompli en utilisant un facteur de sécurité spectrale constant de 3 dB, alors que le PAR accomplit ceci avec une valeur de performance de protection explicite (voir Tableau 4) résultant de la variabilité des calculs utilisant les 100 bruits NIOSH. Le PAR peut être directement soustrait de A mesures de bruit pondérées au lieu de nécessiter l’utilisation de valeurs pondérées C, comme cela est recommandé avec l’application du NRR. Les détails de calcul du PAR dépassent la portée de ce chapitre mais peuvent être trouvés dans Voix et Hager (2009) avec une comparaison avec d’autres évaluations et métriques d’atténuation. En fin de compte, ces calculs conduisent aux équations suivantes :

[latex]{\text{PAR}}_x = {\text{FAES}_A}-\alpha\cdot u_{\text{FAES}_A}[/latex] (Eq. 1)

[latex]u_{\text{FAES}_A}=\sqrt{s^2_{\text{measurement}}+s_{\text{fit}}^2+s^2_{\text{spectrum}}}[/latex] (Eq. 2)

avec [latex]\text{FAES}_A[/latex] l’atténuation globale pondérée A du PIB estimée par le système d’ajustement-test, [latex]\alpha[/latex] le facteur de couverture du Tableau 4, et  [latex]u_{\text{FAES}_A}[/latex], l’incertidude combinée définie comme la racine carrée de la somme des carrés des composantes d’incertitude de mesure, d’ajustement et de spectre, définie plus loin dans la section Sources d’incertitude.

Tableau 4 : Valeurs de α pour diverses valeurs de performance de protection.
Facteur de couverture [latex]x[/latex] (%) Valeur de [latex]\alpha[/latex]
50 0,00
80 0,84
84 1,00
90 1,28
95 1,64
98 2,00

Comme on le voit à partir de l’Équation 1, PAR tient compte de l’incertitude combinée,[latex]u_{FAES_A}[/latex], et tient compte d’un facteur de couverture [latex]x[/latex] (une valeur de percentile), notée [latex]\text{PAR}_x[/latex]. Le percentile x souhaité est généralement exprimé à 50%, 80%, 84% ou 98% et incorpore une constante multiplicative correspondante, comme indiqué dans le Tableau 4, multiplié par l’incertitude combinée du système de test d’ajustement. Dans le cas d’un [latex]\text{PAR}_{50}[/latex], aucune contribution de l’incertitude combinée n’est soustraite de la valeur PAR mesurée, tandis que dans [latex]\text{PAR}_{98}[/latex], deux fois l’incertitude de mesure combinée est soustraite de la valeur PAR mesurée. Alors que [latex]\text{PAR}_{50}[/latex],représente la valeur la plus statistiquement probable, l’utilisation de [latex]\text{PAR}_{80}[/latex], [latex]\text{PAR}_{84}[/latex], ou même [latex]\text{PAR}_{98}[/latex] est une pratique plus sûre pour évaluer la suffisance de l’atténuation du protecteur auditif pour un individu donné.

Concept clé

L’utilisation de PAR80, PAR84, ou même PAR98 est une pratique sûre pour évaluer la suffisance de l’atténuation du protecteur auditif pour un individu donné exposé à un niveau de bruit connu. Ces valeurs sont réduites de quelques fractions de l’incertitude combinée pour assurer une estimation prudente de l’atténuation réelle du PIB. Tout comme un radar de vitesse réduirait de quelques kilomètres par heure la vitesse mesurée de votre véhicule, afin de tenir compte de l’incertitude de mesure inhérente du radar, en vue d’établir une situation d’excès de vitesse automobile.

Les PARs sont basés sur des mesures effectuées sur une période relativement courte, allant de quelques secondes à quelques minutes, et fournissent une estimation plus directe de la protection qu’une personne donnée est censée recevoir de son PIB que ne le font les données moyennes d’un groupe de sujets dans une expérience de laboratoire séparée. Cependant, les PARs ne sont toujours pas basés sur des mesures in situ pour les utilisateurs réels exposés au bruit qu’ils subissent pendant un quart de travail. Ainsi, les PARs reflétant la protection  peuvent atteindre et ont démontré qu’ils réalisent, pas nécessairement ce qu’ils réalisent réellement au jour le jour, comme nous le verrons dans la section suivante.

Incertitude des systèmes de test d’ajustement

Quel que soit le type de système, une mesure clé de performance est la comparaison des données d’atténuation estimées via le système d’ajustement-test à une mesure REAT (Berger et al., 2011). Que ce soit en utilisant une approche de mesure objective ou subjective, les résultats du système d’ajustement-test peuvent différer de REAT sur un ajustement donné d’un PIB sur un sujet donné. Cela devrait être évalué sur un grand groupe de sujets testés dans des conditions contrôlées et signalé dans une déclaration d’incertitude.

Pour les applications dans lesquelles une estimation explicite de l’atténuation du bruit est requise, la spécification de l’incertitude est importante. L’incertitude de mesure peut différer entre les différents systèmes. Pour que l’opérateur ou l’utilisateur applique correctement les données d’atténuation mesurées, il convient de fournir un énoncé clair de l’incertitude et de la manière dont il devrait être inclus dans le processus d’évaluation. Des estimations d’incertitude sont nécessaires non seulement pour une bonne application des données mesurées, mais aussi pour faciliter la comparaison de la qualité des données provenant de différents systèmes de test d’ajustement.

Il existe trois principales sources d’incertitude, supposées indépendantes, inhérentes à la mesure et à l’application des données de test d’ajustement et qui doivent être prises en compte dans le calcul de la RAP (Berger et al., 2011).

L’incertitude de mesure, [latex]s^2_{\text{fit}}[/latex] dans l’Équation 2, parfois appelée incertitude de prédiction, se rapporte à la différence entre la prédiction de l’affaiblissement du système de test d’ajustement et la valeur mesurée par un étalon-or accepté tel que REAT. Étant donné que les valeurs REAT contiennent leur propre incertitude (connue par de nombreuses études de laboratoire publiées), une divergence sur une seule mesure entre  le REAT et le système de test d’ajustement n’indique pas nécessairement que l’estimation du système d’ajustement est erronée. Il faut plutôt comparer plusieurs mesures REAT et tests d’ajustement pour que la qualité des données du système d’ajustement puisse être déterminée par la quantité de biais par rapport aux valeurs REAT et la propagation des données existantes (Voix, 2011).

L’incertitude d’ajustement, [latex]s^2_{\text{fit}}[/latex] dans l’Équation 2, se rapporte à la variabilité de l’atténuation du PIB d’un ajustement à l’autre. L’incertitude d’ajustement, qui peut souvent être la plus grande composante d’incertitude, est considérablement affectée par la compétence de la personne qui réalise l’ajustement, qui peut être l’opérateur ou l’utilisateur, ainsi que par les caractéristiques d’ajustement du PIB évalué. Cette composante d’incertitude est largement indépendante du système de test d’ajustement utilisé pour la mesure.

L’incertitude spectrale, [latex]u_{FAES_A}[/latex] dans l’Équation 2, survient lorsqu’un système de test d’ajustement fournit un nombre unique tel qu’un PAR qui doit être appliqué à des mesures de Niveau sonore pondéré de bruits avec un contenu spectral inconnu. Selon le contenu spectral de bruit réel, il peut y avoir une variation entre l’atténuation prédite en utilisant un calcul de bande d’octave appliqué aux données de bruit de bande d’octave réelles, et celle obtenue avec un PAR, qui est analogue à l’approche de nombre unique décrite dans ANSI S12.68 (ANSI, 2012). Lorsque les données de bruit de bande d’octave réelles sont disponibles et utilisées pour le calcul de l’atténuation, la composante d’incertitude spectrale devient nulle.

Utilisation des tests d’ajustement de PIBs en milieu industriel

Mise en place des tests d’ajustement au sein d’un programme de prévention des pertes auditive (HLPP)

En l’absence de directives réglementaires et d’une recherche approfondie appliquée aux FAES, le recours à l’expérience pratique fournit les conseils nécessaires pour mettre en œuvre des tests d’adéquation dans un HLPP. Considérant que le test d’adéquation « qui, quoi, où, pourquoi et comment » est mis en œuvre aidera à maximiser les avantages de l’intégration de tests d’ajustement au sein d’un programme de prévention des pertes auditives (Hearing Loss Prevention Program ou  HLPP).

La façon dont les tests d’adéquation sont mis en œuvre, ainsi que les types des PIBs auxquels il est appliqué, peuvent varier considérablement. Bien qu’il existe actuellement des systèmes de test d’ajustement qui permettent d’estimer l’atténuation fournie par les serre-têtes antibruit (voir Tableau 3), de nombreux systèmes de test d’ajustement présentent des coupes circumaurales pour la présentation et l’essai des signaux des Oreillettes, telles que des bouchons d’oreille. Cependant, l’ampleur de ce problème est limitée, puisque les casques antibruit sont plus faciles à ajuster que les bouchons d’oreilles et nécessitent moins d’être testés. Cependant, il existe d’autres avantages à tester l’ajustement des casques antibruit, comme la capacité d’apprécier l’atténuation en portant d’autres EPI ou des vêtements qui réduisent l’atténuation, ou de l’évaluer avec des Coquilles usées ou des serre-têtes portés  ayant pu se dégrader avec l’utilisation (Wells et al., 2013).

Qui est la population cible?

Choisir qui est testé pour le Test d’ajustement dépend du temps et des ressources humaines disponibles. La population cible est vraisemblablement le groupe d’employés susceptibles d’être à risque de perte auditive due au bruit (NIHL) et peut être limitée ou définie au sens large. Une entreprise peut donner la priorité à une population cible particulière lors de la première mise en œuvre d’un programme de Test d’ajustement, mais ensuite étendre les tests à d’autres groupes si le temps et les ressources le permettent. Des exemples de populations cibles comprennent :

  • Employés nouvellement embauchés – Cette population bénéficie d’un Test d’ajustement comme moyen de formation initiale sur l’utilisation adéquate d’un protecteur auditif, sélectionnant le meilleur dispositif pour l’exposition au bruit, et établissant une base de comparaison à des fins de comparaison future.
  • Employés avec un changement de seuil temporaire mesuré (TTS) ou un changement de seuil standard (STS) défini par l’OSHA – Une des étapes de suivi pour les cas STS est de fournir, si nécessaire, un protecteur auditif offrant une meilleure atténuation. Actuellement, le NRR est utilisé comme un indicateur de l’atténuation, même s’il ne s’agit généralement pas d’une mesure précise de la performance individuelle ou de groupe sur le lieu de travail. Les tests d’ajustement, étant  meilleurs indicateurs de la performance individuelle, peuvent être utilisés pour déterminer si l’employé n’arrive pas à obtenir une protection adéquate et pour remédier au problème par l’entraînement ou en offrant une nouvelle alternative de PIB. La surveillance STS est un indicateur de suivi d’un succès HLPP. Concentrer les efforts uniquement sur cette population limite la capacité d’identifier les employés qui ont une protection insuffisante et d’intervenir avant qu’ils ne présentent des dommages de leur système auditif. Une approche proactive est préférable.
  • Sous-ensemble d’employés qui travaillent dans les zones les plus bruyantes ou qui doivent porter une protection auditive double – Lorsqu’elles comptent un grand nombre d’employés, les entreprises peuvent également concentrer leurs efforts pour tester l’ajustement sur les employés  dont les tâches, ou dont les zones de travail, sont les plus exposées aux bruits et dangereuses.  aux zones les plus dangereuses du bruit ou au travail. Bien que cette approche soit plus facile à gérer en termes d’investissement en temps et de personnel, la possibilité d’identifier les employés à haut risque exposés à des niveaux inférieurs est manquée. Puisque 9 personnes sur 10 sont exposés à 95 dBA ou moins, cela peut signifier qu’une grande partie de la population ne sera pas évaluée (OSHA, 1981).
  • Sous-ensemble des employés qui sont en marge de l’inclusion pour la protection auditive obligatoire – Rabinowitz et al., (2007) ont constaté que les personnes dont l’exposition au bruit ambiant était inférieure ou égale à 85 dBA étaient plus susceptibles de subir un STS de 10 dB que les personnes exposés à des expositions plus élevées. Par conséquent, il peut être prudent d’inclure ce groupe de personnes .
  • Sous-ensemble des employés exposés aux produits chimiques ototoxiques ainsi qu’au bruit – Cette population peut être plus vulnérable à la perte auditive et peut bénéficier des tests d’ajustement pour s’assurer d’avoir une protection adéquate.
  • Tous les employés inscrits dans le HLPP – idéalement, chaque employé dans un HLPP devrait être testé et peut bénéficier de l’expérience. Cela fournit la meilleure opportunité pour la gestion des risques de l’employeur.
  • Tous les employés, peu importe l’exposition au bruit au travail – Les programmes de test d’ajustement PIB les plus complets comprennent toute la population de personnes , et pas seulement ceux qui se qualifient pour le programme de conservation de l’ouïe. Les entreprises qui offrent des tests d’ajustement pour tout leur personnel comprennent que les employés peuvent participer à des activités bruyantes en dehors du travail et qu’ils peuvent bénéficier de connaissances sur le bon port de protecteurs auditifs. De nombreuses entreprises encouragent les employés à porter des protecteurs auditifs à la maison, par exemple, à porter lors de l’utilisation d’ outils électriques, pour tondre le gazon, pour assister à des concerts, pour chasser ou pour tirer. L’extension du programme de test d’adéquation à tous les employés, quelle que soit leur exposition sonore au travail, soutient l’utilisation du PIB lors d’événements non professionnels en renforçant l’utilisation adéquate des protecteurs auditifs et en sensibilisant davantage les NIHL. L’inclusion de tests d’ajustement pour des populations entières de personnes peut être un avantage important pour les employés dans le cadre de programmes visant à améliorer le bien-être global d’une entreprise.

Qui effectue les tests d’ajustement et / ou gère le programme de test d’ajustement?

En général, les responsables du programme HLPP géreront le programme de test d’ajustement. Les exemples de personnel généralement responsable, précédemment appelé opérateurs, pour effectuer des tests d’ajustement comprennent:

  • Hygiénistes industriels;
  • Professionnels de l’audition certifiés par CAOHC[1];
  • Professionnels de la sécurité;
  • Audiologistes professionnels;
  • Infirmières en santé du travail;
  • Personnel formé par le vendeur;
  • Fournisseurs de services indépendants ou autorisés.

Quels sont les avantages des tests d’ajustement et pourquoi inclure les tests d’ajustement dans HLPP ?

Concept clé

Quels sont les avantages des tests d’ajustement et pourquoi inclure les tests d’ajustement dans un HLPP?

  • Identifier les employés à risque de NIHL et de benchmarking;
  • Vérification de la bonne atténuation de la protection auditive;
  • Outil de formation et de motivation;
  • Former l’outil de formation;
  • Outil de sélection du protecteur auditif.

Identifier les employés à risque de NIHL et benchmark

Les organismes de réglementation fédéraux exigent une formation des employés. Par exemple, l’OSHA, (1983) exige que les employeurs « dispensent une formation sur l’utilisation de tous les PIBs et l’attention qu‘il faut leur porter, garantissent un bon ajustement initial et surveillent l’utilisation correcte de tous les protecteurs auditifs » (29 CFR 1910.95 (i) (5)). Avant que les technologies de test d’ajustement ne soient disponibles sur le marché, les employeurs n’étaient pas en mesure d’assurer systématiquement un bon ajustement initial et de documenter l’atténuation obtenue par un travailleur individuel. Leur seul choix pour la sélection des produits et l’estimation de l’atténuation consistait à se fier aux valeurs d’atténuation étiquetées par les fabricants, qui sont peu utiles pour faire des prédictions pour les personnes individuels. Afin d’assurer un bon ajustement, de nombreuses approches ont été adoptées pour améliorer l’ajustement et essayer d’obtenir le meilleur possible, comme par exemple le chapitre sur l’ajustement des PIBs. Mais jusqu’à l’avènement des tests d’ajustement, les professionnels de la santé et de la sécurité ne disposaient pas d’un moyen efficace pour mesurer si une protection adéquate était atteinte et si la formation avait influencé le comportement.

Quant aux personnes nouvellement embauchés et n’ayant jamais porté de protecteurs auditifs, il est préférable de les entraîner avant le test d’ajustement initial grâce au moyen des stratégies décrites à la section sur l’entraînement individuel et en groupe. Pour les autres personnes , ceux qui sont familiers avec les protecteurs auditifs, ils devraient effectuer des mesures lors de leur visite initiale d’ajustement pour établir une valeur de référence de la performance (à ne pas confondre avec l’audiogramme de référence tel que requis par l’OSHA pour les tests audiométriques). Idéalement, l’opérateur devrait demander aux personnes d’ajuster leur protecteur auditif comme ils le feraient dans le bruit et d’observer attentivement la technique d’ajustement, sans accompagnement ni intervention. Ensuite, l’opérateur doit effectuer le test d’ajustement pour la mesure de référence et enregistrer les résultats. Les mesures de base permettent d’identifier les personnes qui, en raison des PARs faibles ou inadéquats par rapport à leur exposition au bruit, seraient à risque pour les NIHL, et permettent aux professionnels de la santé et de la sécurité de concentrer les efforts d’intervention sur ce sous-groupe. Les résultats des mesures de test d’ajustement de référence peuvent être juste une mesure utilisée pour évaluer une formation antérieure en matière de conservation de l’ouïe et servir à juger de l’efficacité du programme. Johns Manville, auquel a été décerné un prix d’excellence en prévention de la perte auditive en 2012, a utilisé le pourcentage d’employés ayant atteint le critère PAR comme l’un des nombreux paramètres permettant d’évaluer le HLPP (NIOSH, 2016).

Michael et Byrne, (2002) ont étudié les tests d’ajustement des protecteurs auditifs dans l’industrie de l’acier à l’aide d’une unité d’essai mobile. Les mesures initiales ont été effectuées sans formation ou assistance supplémentaire. Ils ont été témoins d’un large éventail de techniques d’ajustement résultant en une variabilité substantielle de l’atténuation fournie par les protecteurs auditifs. Berger et al., (2008) ont trouvé des résultats de base similaires lors de l’évaluation initiale de 351 employés de sept usines différentes. Les PARs individuels des employés ont varié de 6 à 43 dB. Bien que les PARs moyens aient été supérieurs à 25 dB, les NRRs réels estimés pour l’ajustement étaient de 10 dB et de 18 dB pour les deux bouchons d’oreille testés, beaucoup plus bas que leurs valeurs étiquetées. Le large éventail de PARs individuels montre comment les données d’atténuation des tests d’ajustement dérivés du groupe peuvent surestimer ou sous-estimer considérablement l’atténuation offerte à un travailleur individuel. Pour les personnes individuels, les PARs peuvent même varier entre leurs oreilles gauche et droite. Ce phénomène peut être dû à des différences dans la forme et la taille du canal auditif et par ailleurs,  il y a peu de preuves que la manualité joue un rôle.

La collecte de données de mesure de référence et la comparaison avec des mesures ultérieures aident à quantifier la valeur des tests d’ajustement et l’intervention éducative qui accompagne les tests d’ajustement. En outre, les mesures de référence fournissent des données pour l’analyse comparative entre les groupes de personnes ou avec d’autres industries, et peuvent être utilisées comme l’un des indicateurs pour évaluer le HLPP d’une entreprise.

Vérification de la bonne atténuation de la protection auditive

L’amendement pour la conservation de l’ouïe par  l’OSHA (29 CFR 1910.95 (j) (1-4)) exige que les employeurs évaluent l’adéquation de l’atténuation pour des environnements sonores spécifiques, qu’ils vérifient que l’exposition au bruit est adéquatement réduite et déterminent la réévaluation de l’audition afin de décider si l’atténuation de protection est justifiée. Actuellement, les employeurs doivent choisir parmi diverses méthodes NIOSH ou NRR, qui sont toutes des variantes d’utilisation des valeurs d’atténuation étiquetées par les fabricants pour estimer la protection obtenue par des groupes de personnes (voir le chapitre Utilisation de données d’atténuation pour estimer la protection). En outre, le Manuel technique de l’OSHA (Section III, Chapitre 5, Annexe E) décrit la méthode d’application d’un déclassement de 50% au NRR comme facteur de sécurité pour déterminer si des contrôles techniques doivent être mis en œuvre (OSHA, 2013). Cependant, non seulement les schémas de déclassement varient à travers le monde, mais il n’y a pas de consensus sur le schéma qui décrit le mieux ce qu’un travailleur individuel réalise lorsque le protecteur auditif est porté dans la pratique. Les tests d’ajustement individuels permettent aux employeurs de fixer l’atténuation minimale cible en fonction de l’exposition au bruit et aident à identifier les personnes mal protégés.

Étant donné que les technologies FAES n’étaient pas disponibles au moment de la promulgation du règlement de l’OSHA, elles ne sont pas mentionnées dans la règle ni incluses en tant qu’option pour estimer l’atténuation. Bien qu’il ne soit pas actuellement un substitut du  NRR selon les règlements, le PAR obtenu par test d’ajustement peut être un excellent complément. Si les employeurs peuvent utiliser les tests d’adéquation pour déterminer l’adéquation de l’atténuation des protecteurs auditifs en fonction des personnes individuels plutôt que des moyennes des groupes, il semblerait que cette approche soit plus fiable et rende le déclassement inutile. Bien que la réglementation actuelle ne nécessite pas de test d’ajustement, les données et informations recueillies lors d’une séance de test d’ajustement peuvent aider les professionnels de l’audition à évaluer les réclamations liées à l’OSHA et à l’indemnisation des accidents du travail.

Les entreprises diffèrent dans la façon dont elles utilisent le PAR pour estimer la protection des personnes . Idéalement, le PAR binaural (avec ou sans incertitude considérée) devrait être soustrait directement de l’exposition du travailleur, sous la forme d’une valeur pondérée A unique pour estimer la protection du travailleur. Lorsque l’exposition d’un travailleur n’est pas connue, certaines entreprises peuvent choisir de soustraire le PAR à une exposition de référence. Si les employés sont très mobiles ou sont exposés à des niveaux de bruit variables, certains employeurs choisissent de protéger contre les niveaux sonores typiques plutôt que d’utiliser des moyennes pondérées par le temps et  le plus haut Niveau sonore mesuré pour ce travail ou ce travailleur individuel. Bien qu’apparemment plus protectrice, cette approche introduit le  risque de protection excessive, en particulier pour les emplois qui dépendent de la capacité de communiquer dans le bruit. D’autres entreprises peuvent exiger qu’un travailleur atteigne au moins une atténuation minimale. Cette valeur peut être définie indépendamment de l’exposition au bruit du travailleur ou peut être réglée avec une atténuation minimale couvrant le pire scénario d’exposition, ce qui permet une exposition protégée inférieure à 90 dBA, 85 dBA ou même 75 dBA. Selon l’approche d’une entreprise, l’atténuation minimale cible sera différente et, par conséquent, les taux de réussite / échec et les déclencheurs d’intervention varieront.

Outil de formation et de motivation

La modification OSHA sur la protection de l’ouïe (29 CFR 1910.95 (k) (3) (ii)) oblige les employeurs à former les personnes sur les avantages, les inconvénients et l’atténuation de divers types de PIB et à leur donner des instructions. Des instructions simples améliorent de manière significative la performance du protecteur auditif (Williams, 2004). Murphy et al., (2011a) ont constaté qu’ une formation individuelle et personnalisée des employés en matière de protection auditive était supérieure à la simple présentation de vidéos et / ou à la  lecture des instructions écrites du fabricant. Une méta-analyse de sept études d’intervention a révélé que « l’éducation individualisée était plus efficace pour améliorer l’utilisation du PIB que les programmes d’éducation ciblés qui traitent des caractéristiques du travail partagé (El Dib et al., 2012). »

 

Des études de recherche, ainsi que des expériences d’employeurs, ont suggéré que lorsque les individus sont impliqués dans le processus d’ajustement et reçoivent un retour positif sur l’ajustement de leurs bouchons d’oreille, ils seront plus susceptibles de faire attention à leur audition et seront plus enclins à utiliser leur protection auditive correctement et régulièrement sur le lieu de travail (Meinke et Morata, 2012; NIOSH, 2016; Smith et al., 2014). Étant donné que les technologies de test d’ajustement offrent des possibilités éducatives individualisées et personnalisées, il n’est pas surprenant que la recherche sur les tests d’ajustement ait appuyé leur utilité. Smith et al., (2014) ont constaté que, bien qu’ils aient été formés chaque année  à la pose d’un protecteur auditif, 30% des personnes ont découvert pour la première fois qu’ils ne bénéficiaient pas d’une protection adéquate (exposition protégée inférieure à 85 dB) et / ou que le protecteur auditif qu’ils portaient n’était pas de la bonne taille ou du bon style pour fournir une atténuation adéquate (voir figure 24). Après avoir offert une formation de recyclage à l’employé et / ou lui avoir fourni une taille adaptée ou un type de PIB différent, chaque employé testé a montré une augmentation de PAR50 de base à post-intervention et la différence moyenne de PAR50 a augmenté significativement de base à post-intervention (95% CI: 10.3, 13.4) comme illustré à la figure 25.

Figure 24 : Résultats de test d’ajustement initial pour un groupe de personnes de l’industrie (n = 327) avec pour objectif un niveau d’exposition inférieur à 85 dBA (D’après Smith et al., 2014).
Figure 25 : Mesures initiales de PAR50 par rapport au PAR50 post-intervention pour les (n = 91) personnes identifiés comme n’obtenant pas le PAR minimal, obtenant une importante disparité de PAR binauraux ou n’obtenant pas une atténuation suffisante en basse fréquence ( D’après Smith et al., 2014)

Une étude sur une plateforme pétrolière off-shore menée par Murphy et al. (2016) rapporte  que 44% des personnes n’obtenaient pas une protection adéquate, mais après la formation, 89% ont amélioré leur PAR à au moins 25 dB (voir la figure 26). Ces résultats concordent avec ceux d’autres études qui ont analysé les différences entre les PAR avant et après la formation et au fil du temps (Cassano et al., 2013; Johnson, 2011; Kabe et al., 2012; Kunz et al., 2013; Michael et Byrne, 2002; Murphy et Themann, 2012; Schulz, 2011; Tsukada et Sakakibara, 2008; Witt, 2008).

Figure 26 : Valeurs initiales et finales de PAR pour des inspecteurs de plates-formes pétrolières en mer (n = 75 pour l’enquête de 2012, n = 86 pour l’enquête de 2013 et n=35 pour les mêmes personnes testées au cours des deux enquêtes). Les symboles pleins indiquent le PAR initial du test d’ajustement basé sur des mesures à 500, 1000 et 2000 Hz. Les symboles ouverts indiquent les valeurs PAR finales que les personnes ont obtenues après un nouveau test ou une formation. En 2013, quatre personnes (a, b, c et d) ont été soumis à des tests d’ajustement avec différents protecteurs afin de déterminer si ces dispositifs pourraient être appropriés, mais ils n’ont pas atteint le PAR visé de 25 dB (Murphy et al., 2016, reproduit avec permission des auteurs).

Dans de nombreux cas et en fonction de la technologie, les tests d’ajustement offrent une opportunité d’enseignement et de motivation multi-sensorielle. Tout d’abord, les personnes peuvent voir les valeurs de PAR et les regarder augmenter en ajustant leur protection auditive plus efficacement. Certains systèmes de test d’ajustement peuvent également présenter d’autres repères visuels tels que des voyants lumineux de réussite / échec. Deuxièmement, les personnes peuvent comparer leurs expériences auditives avant et après qu’un protecteur auditif soit bien ajusté. Dans le cas d’un système objectif de test d’ajustement qui présente un bruit de test à niveau constant, même les signaux eux-mêmes seront perçus comme plus silencieux une fois que le protecteur auditif sera mieux ajusté. Enfin, une protection auditive bien ajustée sera perçue comme différente  dans l’oreille et souvent plus confortable qu’une protection auditive mal ajustée. Mettre l’accent sur les différences entre les protections auditives mal ajustées et celles bien ajustées aide à améliorer l’expérience éducative et à augmenter les exigences de formation de la réglementation.

Entraîner l’outil du formateur

Le test d’ajustement est un outil de formation utile non seulement pour les personnes , mais aussi pour les opérateurs / formateurs effectuant les tests d’ajustement. Les résultats des tests d’ajustement fournissent des données qui aident à guider les stratégies d’intervention du formateur. Par exemple, de faibles valeurs de PAR associées à des techniques médiocres d’ajustement des bouchons d’oreilles peuvent inciter le formateur à donner des instructions au travailleur sur le bon déroulement ou l’utilisation de la technique d’ajustement de l’oreille. De faibles valeurs de PAR associées à des bouchons d’oreilles apparemment bien ajustés peuvent inciter le formateur à envisager un protecteur auditif mieux adapté aux plus gros écouteurs. Le formateur apprend la meilleure stratégie pour une situation donnée, et le fait de retester aide à vérifier  si les interventions sont réussies ou si d’autres étapes doivent être employées. Après chaque test d’ajustement effectué, les formateurs acquièrent davantage d’expérience qu’ils ajoutent à leur « boîte à outils de trucs et astuces » pour s’y référer par  la  suite. Récemment, les établissements d’enseignement ont utilisé des systèmes de test d’ajustement pour former des étudiants en santé et sécurité ainsi que des étudiants en audiologie pour l’utilisation, l’ajustement et la sélection des protecteurs auditifs (Meinke, 2015). Les étudiants ont incorporé des systèmes de test d’ajustement comme moyen de recueillir des données personnelles d’atténuation à des fins de recherche qui élargissent davantage la compréhension de la protection du monde réel par toute la discipline (Johnson, 2011; Kunz et al., 2013; Lerner, 2015)

Outil de sélection du protecteur auditif

Les personnes tiennent compte de divers facteurs lorsqu’ils décident quel protecteur auditif choisir et porter. Ces facteurs comprennent le confort, la disponibilité, la facilité d’utilisation, les exigences de communication du travail, l’exposition au bruit et / ou le NRR publié. Certains personnes peuvent simplement choisir et porter n’importe quel protecteur auditif disponible à l’entrée de la zone de protection de l’ouïe dans laquelle ils pénètrent. Le confort et l’atténuation perçus ont joué un rôle clé dans l’utilisation du protecteur auditif dans une étude menée par Davis et al., 2011. Trop souvent, les protecteurs auditifs sont achetés par les employeurs sans qu’ils se demandent vraiment s’ils conviendront au travailleur. Bien que cette approche puisse convenir à la plupart des personnes, un certain nombre d’employés choisira par inadvertance une taille ou un type inapproprié. Les tests d’ajustement peuvent documenter la variété et l’ensemble  des protecteurs auditifs adaptés à une population donnée.

Comme nous l’avons vu précédemment, les données sur l’ajustement montrent que, bien que  certains personnes bénéficient d’une protection adéquate, d’autres, jusqu’à 44%, ne sont pas bien protégés, et risquent donc davantage de développer des pertes auditives (Murphy et al., 2011b; Murphy et al., 2016). Smith et al., (2014) ont constaté que la formation de suivi à elle seule n’aidait pas 11% des sujets de l’étude, lesquels bénéficiaient plutôt une nouvelle taille ou un style différent de protecteur auditif afin d’obtenir une protection adéquate. Les tests d’ajustement sont essentiels pour identifier le sous-groupe d’employés qui ont besoin d’une solution de protection auditive différente de celle qui est choisie. Un employé peut avoir besoin d’être testé plusieurs fois avant de trouver l’atténuation d’offre PIB requise pour son travail. Une mine de l’ouest de l’Australie a constaté que dans un groupe de 70 employés, plusieurs ont eu besoin de nombreuses tentatives pour atteindre un critère d’ajustement rigoureux de 75 dBA (voir figure 27) (Hey, 2015). Murphy et al., (2016) ont constaté que l’effort supplémentaire nécessaire pour obtenir un bon ajustement et pour trouver le bon PIB équivalait à un temps de test moyen de 10 minutes par employé. Il s’agit d’un investissement en temps plutôt limité étant donné l’avantage d’identifier les employés à haut risque. Sans utiliser le test d’ajustement individuel, il peut ne pas être possible d’identifier ce sous-groupe d’employés à haut risque.

Figure 27 : Nombre de modèles de bouchons d’oreille testés avant d’atteindre un exposition protégée inférieure à 75 dB pour un groupe de personnes de l’industrie minière. « Échec ”indique qu’aucun des 8 choix de bouchons d’oreille n’ont pas réussi à conduire à un niveau protégé inférieur à 75 dB (5,6% des employés testés). Avec l’aimable autorisation de Hey (2015).

En l’absence de tests d’adéquation, les professionnels de la santé et de la sécurité environnementale se fient à leur évaluation visuelle pour déterminer si le PIB est correctement sélectionné et ajusté. Berger, (2013) a trouvé que, avec des bouchons d’oreilles en mousse, la profondeur d’insertion permettait de prédire l’atténuation moyenne pour un groupe de sujets. En général, si le protecteur auditif semble bien inséré derrière le tragus et dans le Conduit auditif, on peut supposer que le travailleur reçoit une protection adéquate. Inversement, un protecteur auditif qui semble être monté à plat peut être présumé mal ajusté avec une faible atténuation. Bien que cela puisse être vrai pour la plupart des employés, il y aura des personnes occasionnels qui auront des PARs bas malgré le fait qu’ils ont un bouchon d’oreille profondément enfoncé, ou qu’ils auront des PARs élevés malgré une insertion partielle. Par conséquent, la meilleure approche pour comprendre l’atténuation d’un protecteur auditif d’un travailleur individuel n’est pas seulement par l’évaluation visuelle, mais bien par des tests d’ajustement objectifs et quantitatifs, comme les FAES. Des recherches futures visant à examiner de plus près le degré auquel le jugement visuel de l’ajustement d’un PIB est corrélé à la valeur du PAR pourrait donner des résultats intéressants.

L’amendement sur la protection de l’ouïe par OSHA (29 CFR 1910.95 (i) (3)) stipule que les employeurs devraient fournir une variété d’options de protection auditive appropriées. Cependant, les employeurs fixent souvent un NRR minmal comme critère pour décider ce qui convient et cette politique peut limiter la variété de protecteurs auditifs mis à la disposition des employés. Par exemple, un protecteur auditif avec un NRR de 26 dB peut effectivement mieux fonctionner que celui avec un NRR de 33 dB pour un travailleur  donné et peut ne pas être offert comme une option, uniquement basé sur le NRR plus bas. Le PAR peut être utilisé pour guider la sélection des protecteurs auditifs appropriés pour l’environnement sonore du travailleur. Si plusieurs protecteurs auditifs sont testés sur chaque travailleur et qu’il est prouvé qu’ils protègent adéquatement contre le bruit, le travailleur aura d’autres options de protection auditive parmi lesquelles choisir, si son protecteur auditif assigné n’est pas ou plus disponible pour le moment. En outre, les résultats des tests d’ajustement individuels peuvent aider les entreprises à gérer les stocks de protecteurs auditifs et pourraient éventuellement entraîner des économies.

Où et comment un test d’ajustement est-il effectué ?

L’emplacement physique de la zone de test, et les conditions dans lesquelles ils sont réalisés, dépendent du type de système de test d’ajustement mis en œuvre. Les systèmes qui nécessitent un environnement relativement calme, généralement des systèmes psychophysiques basés sur des mesures de seuil, ont besoin d’un bureau silencieux, d’une clinique ou d’une cabine de son. D’autres systèmes peuvent bien fonctionner dans une zone ouverte proche de l’environnement de travail du travailleur, comme une salle à manger ou une salle de conférence. Quel que soit le système de test d’ajustement choisi, si vous testez de grands groupes d’employés, la mise en place de tests d’ajustement est plus efficace et plus efficiente si:

  • L’emplacement de l’ajustement est central et facilement accessible aux personnes;
  • Les gestionnaires et les superviseurs sont impliqués dans le processus et peuvent aider les personnes à quitter leur poste de travail pour être testés rapidement et en temps opportun;
  • Un horaire flexible avec des créneaux horaires individuels est utilisé;
  • Un « wrangler » est désigné qui peut aider et assurer le flux efficace des personnes à tester.
  • Du matériel pédagogique et des outils sont disponibles si une formation supplémentaire est requise;
  • Une sélection complète d’échantillons de protection auditive de tous les types utilisés à l’usine est disponible pour donner aux personnes, en particulier dans les cas où ils ont été « réaffectés » d’une taille ou d’un style différent en fonction des résultats des tests d’adéquation.

À quelle fréquence les tests d’ajustement sont-ils effectués?

En l’absence de documents d’orientation, de normes ou de règlements qui définissent la façon dont les tests d’adéquation sont mis en œuvre, la prérogative de l’entreprise est de décider de l’intervalle entre les tests d’adéquation. À l’instar d’autres aspects des HLPPs, tels que l’évaluation des risques liés au bruit et l’audiométrie, les protections auditives d’ajustement ne doivent pas être considérées comme un événement ponctuel. Les mesures de suivi sur les personnes qui obtiennent une protection adéquate pendant les mesures de base aident à documenter le fait que les personnes continuent à porter leur protection auditive correctement au fil du temps. Les mesures de suivi sur les personnes identifiés comme étant à haut risque (PARs de bas niveau et expositions au bruit plus élevées) sont importantes pour trois raisons.

  1. Accès et affectation – Il est important de déterminer si le travailleur a accès à la protection auditive attribuée et l’utilise. Le protecteur auditif assigné doit être facilement utilisable pour que le travailleur ait plus d’expérience en matière d’ajustement et de port et pour décider si le PIB est confortable à porter au cours de son quart de travail. Généralement, les personnes « portent tout ce qui est disponible » lorsqu’ils entrent dans les zones bruyantes, même si ce n’est pas le protecteur auditif de leur choix ou celui qui leur est assigné. Changer cette culture pour la sélection du protecteur auditif peut être difficile. Cependant, comme nous l’avons vu plus haut, les protections auditives mises à la disposition des personnes après la « réaffectation » peuvent aider à assurer la continuité entre le protecteur auditif assigné lors d’un test d’ajustement et le protecteur auditif porté sur le lieu de travail.
  2. Confort – Une bonne protection auditive est non seulement une protection adéquate, mais est également utilisée à 100% du temps lorsque le travailleur est exposé au bruit. Une protection auditive inconfortable peut affecter le temps d’usure et l’atténuation effective globale comme décrit à la section [XREF]. L’évaluation du confort peut être compliquée étant donné la nature subjective des paramètres utilisés. Park et Casali, (1991) ont rapporté que les notations de confort PIB établies dans un environnement de laboratoire essayant de reproduire les conditions de travail ne prédisent pas le confort et la commodité de l’utilisateur en situation réelle. L’importance du confort ne doit pas être sous-estimée lors de la sélection des protecteurs auditifs, et l’attribution arbitraire de la plus haute atténuation PIB sans tenir compte du confort doit être évitée. Un PIB nouvellement attribué qui est porté pour la première fois lors d’une courte séance de test d’ajustement peut ne pas être représentatif du confort que ressentira le protecteur auditif lorsqu’il est porté pendant une longue période de temps. L’un des risques d’attribuer un PIB inconfortable est que le travailleur revient à son appareil d’origine bien qu’il ait appris qu’il n’est pas suffisamment protecteur pendant la séance de test d’ajustement. Par conséquent, il est impératif de faire un suivi auprès de l’employé afin d’évaluer le confort et l’acceptation de la PIB assignée avant que le travailleur ne retourne à un protecteur auditif offrant une atténuation inadéquate.
  3. Atténuation – Effectuer des mesures de suivi aidera à documenter si l’employé continue à recevoir une protection adéquate au fil du temps. Smith et al., (2014) ont constaté que même si les sujets de l’étude présentaient un gain de PAR depuis le début jusqu’à la fin de l’intervention, ils n’étaient pas maintenus au même niveau lorsqu’ils étaient testés six mois plus tard. Notez que quelques sujets ont montré un déclin marqué par rapport à leur ligne de base initiale comme le montre la figure 28. Meinke et al., (2015) ont utilisé FAES pour mesurer l’atténuation du protecteur auditif sur les personnes avant et deux heures après leur quart de travail. Ils ont constaté que l’atténuation des protecteurs auditifs diminuait quelque peu avec le temps, l’atténuation est variable chez les personnes , et la variabilité est plus grande avec les bouchons d’oreilles préformés qu’avec les bouchons d’oreilles formables. Des variations similaires dans l’atténuation du protecteur auditif ont été constatées lorsque les mesures FAES étaient effectuées plusieurs fois sur une durée représentative de deux ou trois heures (Le Cocq et Voix, 2014). Les changements de protection auditive sur un poste de travail, l’accès au protecteur auditif attribué, les problèmes de confort et la nécessité d’une répétition de l’entraînement peuvent tous être des facteurs influençant le PAR au fil du temps.
Figure 28 : Valeurs initale des PAR50 après l’intervention puis des PAR50 lors d’un suivi six mois plus tard pour un sous-ensemble (n = 70) de l’ensemble des personnes dont les données apparaissent à la figure 26. Vingt et un personnes n’étaient pas disponibles pour des tests lors de la visite de suivi (D’après Smith et al., 2014).

Etant donné les difficultés d’accès aux bons protecteurs, il semble logique d’assurer  un suivi régulier afin d’obtenir  une bonne atténuation au fil du temps, mais pour autant on ne sait pas exactement comment procéder. L’effet d’une intervention de rappel pour pousser à utiliser davantage  un protecteur auditif a été étudié. On pourra parler d’une intervention de rappel pour désigner aussi bien des relances téléphoniques que des e cartes postales des messages électroniques de suivi. Hong et al., (2013) ont réalisé un essai contrôlé randomisé mesurant l’efficacité des interventions de rappel et ont constaté qu’un rappel effectué environ deux à trois mois après l’intervention initiale était plus efficace qu’un rappel à plus court (un à deux mois ) ou plus long terme (3 à 4 mois) et  pouvait majorer de deux ans l’utilisation du protecteur auditif. La fréquence à laquelle les personnes subissent un test d’ajustement peut dépendre du niveau d’exposition au bruit, de l’état de santé de l’ouïe du travailleur et des valeurs initiales de PAR, ainsi que de la protection recommandée. L’engagement des ressources nécessaires peut interdire la possibilité de fournir des tests d’ajustement de suivi et des interventions de rappel. Davantage de recherches peuvent aider à comprendre l’intervalle de test optimal et le type d’intervention de rappel qui peut être le plus efficace pour maintenir le PAR au fil du temps.

Résumé des avantages potentiels des tests d’ajustement

L’intégration des tests d’adéquation au sein d’un HLPP aboutit à une multitude d’avantages, comme indiqué précédemment. La liste ci-dessous met en évidence les avantages les plus convaincants des tests d’ajustement. Les tests d’ajustement peuvent être utilisés pour :

  • Identifier les personnes avec des PARs bas, et par conséquent à risque de développer des NIHL.
  • Vérifier l’atténuation des PIBs par des mesures individuelles, au lieu de s’appuyer sur des valeurs dérivées obtenues en laboratoire, basées sur la moyenne du groupe plutôt que sur des données individuelles des personnes .
  • Former et motiver les employés sur le bon usage et l’ajustement de PIBs.
  • Sélectionner et attribuer des PIBs en fonction de l’exposition au bruit, des niveaux de protection attendus et de l’anatomie des oreilles des personnes.
  • Former le personnel chargé d’enseigner aux employés l’utilisation et l’adaptation PIBs.
  • Fournir une procédure de suivi STS pour déterminer si le problème peut être lié à l’ajustement ou à la sélection du PIB.
  • Fournir des données qui pourraient être acceptées par les organismes de réglementation comme une meilleure alternative à l’utilisation des valeurs d’atténuation étiquetées et des NRRs dévalorisés, pour évaluer l’adéquation du PIB.
  • Les départements d’audit évaluent l’efficacité et la pertinence globales du PIB.
  • Fournir  la documentation utile pour démontrer l’intérêt de certes offres de programme de prévention de la perte auditive qui vont au-delà des exigences réglementaires, pouvant être réalisés par une entreprise spécialisée.

Limites des systèmes actuels des tests d’ajustement

Les tests d’ajustement individuel présentent  beaucoup  d’ avantages pour la conservation de l’ouïe, mais il faut bien être conscients que les systèmes de test d’ajustement ont leurs propres  limites. L’une d’elles est que les mesures effectuées sont instantanées et n’estiment l’atténuation d’un PIB donné qu’au moment même de la mesure. L’éducation et la motivation, la supervision et la mise en application, le souci du détail et l’ergonomie, etc. (voir le chapitre Entraînement individuel et en groupe) permettront d’assurer que la valeur d’atténuation mesurée sera atteinte par l’utilisateur sur le terrain. Bien que cela puisse sembler évident, l’argument mérite d’être mentionné puisque des études ont démontré que les bouchons d’oreille ne sont pas toujours ajustés (Voix et Le Cocq, 2010) et que les bouchons d’oreille peuvent perdre du temps et nécessiter un rééquilibrage périodique (Kusy et Chatillon, 2012; Meinke et al., 2015; Nélisse et al., 2012). À cet égard, les systèmes de mesure sur le terrain qui assurent un suivi continu de l’exposition réelle d’un utilisateur donné au bruit selon la PIB (Bessette, 2012; Mazur et Voix, 2013; Michael et al., 2011; Rabinowitz et al., 2010; Theis et al., 2012) ont le mérite de répondre à la question « Ce travailleur est-il correctement protégé contre l’exposition au bruit? » L’un des freins à l’application de tels systèmes aujourd’hui est la nature fastidieuse et administrative de leur mise en œuvre actuelle, mais cela pourrait changer à l’avenir avec les progrès technologiques rapides dans les protections auditives électroniques et les dispositifs électroniques portables.

Un autre problème concerne le fait que les mesures obtenues par FAES, comme tout dispositif métrologique, comportent une incertitude inhérente, c’est-à-dire que les valeurs d’atténuation rapportées peuvent différer de l’atténuation physique « réelle ». Comme déjà mentionné plusieurs fois, cette incertitude doit être prise en compte ou bien affichée par le système de test d’ajustement afin que l’opérateur puisse en tenir  compte , en particulier dans les applications dans lesquelles une atténuation de bruit du PIB spécifique est requise. Plusieurs études de validation indépendantes par des tiers ont été menées sur des systèmes commerciaux existants. Certaines de ces études rapportent qu’il arrive que  systèmes de test d’ajustement sur le marché présentent des résultats sensiblement différents d’une évaluation REAT sur ce même sujet suivant ISO 4869 ou ANSI / ASA S12.6 (Brueck, 2013; Trompette et Kusy, 2013; Dyrba et al., 2014).

Efforts pour développer une norme nationale américaine pertinente à FAES

Le nombre et la variété des FAES disponibles dans le commerce ont rapidement augmenté depuis le début des années 2000. En raison du large éventail de technologies utilisées, il a été déterminé qu’une norme serait utile pour assurer la qualité des résultats de la mesure du FAES. Le développement d’un tel standard, appelé ASA / BSR S12.71 201x, est en cours sous les auspices de la Société Acoustique d’Amérique (ASA) et de l’Institut national de normalisation d’Amérique (ANSI). Le groupe de travail S12 / WG 11 de l’ASA, Atténuation et performance des protecteurs de l’ouïe, a préparé un avant-projet de norme à partir de 2017 et continue de travailler pour finaliser le processus avant vote et approbation.

Dans son format de projet actuel, la norme ANSI S12.71 spécifie des critères de performance minimum pour les systèmes conçus permettant d’estimer l’atténuation de l’oreille réelle fournie par les PIBs sur des utilisateurs individuels. Les critères de performance visent à garantir que les FAES conformes à la norme fournissent des résultats d’essai comparables à ceux d’une procédure de laboratoire de référence. En tant que tel, la qualité des données est évaluée par comparaison des données FAES à celles de la procédure standard REAT (ANSI, 2016) pour le même ajustement de l’appareil sur un groupe identique de sujets testés. Cette norme guidera également les fabricants de FAES dans le développement de systèmes et pour la spécification de leurs performances de manière standardisée, notamment en fournissant des données qui sont à la fois utiles pour estimer l’atténuation obtenue par les utilisateurs individuels et comparables entre les systèmes. Cette norme envisage également de spécifier des procédures pour le calcul d’un PAR. Les données de test d’ajustement individuel ne remplacent pas les données d’atténuation de groupe contrôlées en laboratoire de ANSI / ASA S12.6 ou les données de perte d’insertion de ANSI / ASA S12.42 (ANSI, 2010), et ces données ne sont pas appropriées pour une utilisation en tant que données d’entrée pour ANSI / ASA S12.68 (ANSI, 2012). De plus, de telles données ne sont pas appropriées pour étiqueter l’atténuation des PIBs.

L’avenir des tests d’ajustement en ce qui concerne les meilleures pratiques en matière de prévention des pertes auditives

L’impact positif des tests d’adaptation dans les efforts visant à réduire la perte auditive induite par le bruit en milieu de travail est maintenant largement documenté dans diverses industries et dans différents territoires, tel que décrit dans ce chapitre, ainsi que dans Berger et al., (2008), Hager et Smith, (2010), et Witt (2006, 2007a, 2007b, 2008). De plus, des résultats publiés récemment aux États-Unis et en Australie démontrent l’efficacité des tests d’ajustement dans les PPHR professionnels. Donoghue et al., (2015) ont étudié l’introduction de 12 initiatives dans les opérations minières australiennes d’Alcoa en 2006 et ont suivi les résultats pendant sept ans.  Ils ont constaté que les STS confirmés de 10 dB (moyennés sur 2, 3 et 4 kHz) corrigés selon l’âge chez environ 4 500 personnes sont passés d’environ 5,5 % à un peu plus de 1 %.  Leur postulat principal est  que cette réduction est due à l’amélioration de l’éducation et à la mise en œuvre des tests d’ajustement.

Une autre étude importante a été réalisée par Sayler et ses collaborateurs (Sayler, 2018), via un projet financé par le NIOSH qui a évalué des éléments des PPPAs en utilisant le jugement d’experts et des évaluations objectives de la relation entre les différents éléments du programme et les résultats auditifs, dans 14 différentes usines américaines fabriquant des métaux.  Ils ont constaté que les coûts par personne des PPPAs n’étaient pas un prédicteur significatif des résultats pour la santé auditive, mais que des dépenses plus élevées pour les tests d’ajustement étaient un prédicteur significatif des taux plus faibles de STS non corrigés selon l’âge.

En raison des résultats positifs rapportés dans des études comme celles citées ci-dessus, l’utilisation des tests d’ajustement est maintenant de plus en plus acceptée dans les HLPP, notamment par plusieurs des programmes  de prévention de la perte auditive qui ont obtenu  le prix NIOSH/ NHCA Safe-in-Sound (NIOSH, 2016). De plus, l’Alliance OSHA- NHCA-NIOSH a identifié les tests d’ajustement individuel comme une nouvelle tendance et une pratique exemplaire (OSHA, 2008). D’autres initiatives réglementaires sont actuellement en cours dans le monde entier, alors que les pays envisagent d’inclure les tests d’ajustement en tant que meilleure pratique dans les documents d’orientation et d’utilisation des protections auditives.

Actuellement, les tests d’ajustement individuels sont inclus dans les normes sur les PPPA et sur la sélection des PIB aux États-Unis, au Canada et en Europe (ANSI/ASSE A10.46, 2013; CSA Z94.2, 2014; CSA Z1007, 2016; EN 458, 2016). En outre, l’armée américaine a reconnu l’importance des essais d’ajustement en les recommandant lorsque cela est possible (norme militaire 1474E, section 4.2.1.1.1, U.S. Department of Defense, 2015) et, dans le cas de l’armée, lorsque des STS sont détectés (U.S. Department of the Army, pamphlet 40-501, 2015). En outre, plusieurs pays, dont l’Allemagne, prévoient ou ont déjà inclus des essais d’ajustement dans les prochaines révisions des normes et exigences existantes. On peut s’attendre à ce que d’autres recherches et améliorations soient apportées aux systèmes commerciaux, et l’élaboration de normes et de politiques continue d’aider à raffiner l’utilisation des tests d’ajustement individuel. Les tests d’adaptation individuels des protections auditives représentent la meilleure pratique en PPPA au début du 21e siècle et constituent une étape importante vers l’objectif de prévention de la perte auditive d’origine professionnelle due au bruit.

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  1. Conseil d'accréditation américains (Council for Accreditation in Occupational Hearing Conservation)
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Paupières d'oreilles - Tome I Copyright © 2023 by Jérémie Voix; Pegeen Smith; et Elliott H. Berger is licensed under a Licence Creative Commons Attribution - Pas d’utilisation commerciale - Pas de modification 4.0 International, except where otherwise noted.

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