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9 Chapitre 7.3 – Apprécier des illustrations d’albums sans texte avec les enfants pour prendre conscience de nos rapports au monde

Alexandra Bernier

Par Alexandra Bernier

 

Retour sur le chapitre 7.2

Comme décrite dans le chapitre 7.2, la compétence « Apprécier des œuvres d’art, des objets culturels du patrimoine artistique, des images médiatiques, ses réalisations et celles de ses camarades » (Ministère de l’Éducation du Québec [MEQ], 2006, p. 217), du Programme de formation de l’école québécoise (PFEQ) en art, dépasse le simple jugement de valeur. En effet, elle nous invite à exprimer notre ressenti, lequel est éveillé par notre rencontre avec l’artéfact1 , mais également à explorer ses facettes symboliques, physiques, historiques et culturelles : ce que l’artéfact signifie socialement et nous raconte, ce qu’il représente pour soi, comment il se présente, comment il a été créé, par qui et dans quel contexte. Cette rencontre avec l’artéfact est une entrée en relation avec notre monde, puisque ce que l’on crée (artéfact) est le reflet de nos interactions avec les autres humains, ainsi qu’avec les autres qu’humains. En proposant à l’enfant de réfléchir et de s’exprimer sur cette rencontre avec les artéfacts2, il ou elle apprendra, entre autres, à mieux saisir leur symbolique, à décrire son ressenti, à formuler sa pensée de manière critique et à exposer sa compréhension (MEQ, 2006). Le chapitre 7.2 présente ainsi une méthode pour apprécier des œuvres d’art qui peut être utilisée avec les enfants, à partir de questions sur la forme, le thème et le contexte3 des œuvres, ce qui permet de favoriser les échanges. Cette discussion, surtout si elle est réalisée en groupe, est importante pour que l’enfant crée du sens4 sur sa rencontre avec les œuvres et sur les raisons qui entourent leur création, puisqu’elles ont une portée à la fois écosociale, culturelle et historique (MEQ, 2006). Finalement, le chapitre 7.2 propose des pistes pour explorer des œuvres d’art avec les enfants et en faire l’appréciation, mais également pour analyser des images médiatiques et des illustrations d’albums jeunesse.

 

Les personnes enseignantes affectionnent particulièrement les albums jeunesse, entre autres parce qu’ils développent des compétences en lecture et permettent d’aborder avec les enfants d’innombrables sujets liés à leur quotidien. Ces albums sont vulgarisés et adaptés à un public cible, ce qui facilite leur utilisation en classe. Ils répondent parfois à un besoin d’esthétisme, offrant des illustrations et des couleurs attrayantes dont la beauté émerveille et attise les regards des plus jeunes. Une seule visite en librairie ou dans une bibliothèque ainsi qu’une rapide recherche sur internet nous permettent d’avoir accès à plusieurs titres adaptés à nos besoins pédagogiques. On utilise ces albums pour enseigner de nouvelles connaissances aux enfants, pour les divertir ou pour les amener à mieux comprendre des réalités de notre monde. D’ailleurs, la lecture offre aux enfants la possibilité de parfaire leur conscience phonologique et d’exercer un ensemble d’habiletés, comme l’inférence5, l’anticipation, la déduction et l’imagination, touchant par le fait même des compétences transversales, comme la créativité, la résolution de problèmes et la pensée critique (Gouvernement du Québec, 2024; Lafontaine et coll., 2013; MEQ, 2006). Comme je l’ai exposé dans le chapitre 7.2, bien que les images de ces albums aient pour fonction d’illustrer le texte, elles ont tout de même un grand potentiel éducatif qu’il est possible d’explorer avec les enfants par une démarche d’appréciation. Tout comme avec la lecture, l’acte d’observer et d’analyser les illustrations mobilise plusieurs compétences chez l’enfant. Il est possible, une fois de plus, de tirer profit du domaine des arts pour bonifier les activités d’apprentissage qui seront proposées aux élèves. Ce chapitre vise d’abord à mettre en lumière que l’appréciation des illustrations d’albums jeunesse recèle un fort potentiel de développement de compétences disciplinaires et transversales importantes chez l’enfant et, plus particulièrement, que cette démarche d’appréciation peut contribuer à enrichir nos rapports au monde. Des pistes pour l’enseignement seront ensuite proposées et seront liées aux trois moments d’une pédagogie de la rencontre, lesquels ont été présentés dans le chapitre 1.2.

1- L’illustration au cœur des albums jeunesse et son potentiel éducatif pour enrichir nos rapports au monde

Maude Pelletier - Sans titre
Maude Pelletier – Sans titre

Dans les albums jeunesse, l’illustration est omniprésente. Son caractère éducatif peut ainsi être mobilisé dans la pratique enseignante. Les albums jeunesse se démarquent par ces illustrations et requièrent que l’on porte attention autant aux indices visuels qu’au texte lui-même pour comprendre le message (Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, 2018). En posant des questions aux enfants sur les illustrations, il est possible de les amener à acquérir plusieurs capacités et compétences nécessaires à leur développement, tout comme c’est le cas avec l’utilisation du texte. Par exemple, en incitant l’enfant à se questionner sur l’image présentée, nous l’amenons à tirer une conclusion sur la base d’indices iconiques6 et donc à en déduire le sens. L’enfant sera en mesure d’anticiper ou d’imaginer l’histoire, simplement à partir de ce qu’il ou elle observe. L’activité d’appréciation peut alors consolider plusieurs compétences transversales, comme le jugement critique et la pensée créatrice, et ce, par la réflexion sur le sens de l’histoire, de même que la capacité à résoudre des problèmes, surtout lorsque l’histoire est liée à des situations authentiques. La capacité à communiquer de façon appropriée ainsi que la coopération seront toutes deux développées par l’activité d’appréciation, laquelle se fait en groupe et amène les enfants à échanger sur leur compréhension de l’histoire. La démarche d’appréciation d’illustrations, qui sera détaillée plus bas, vise à amener l’enfant à s’exprimer sur ses observations, mais également à faire des liens avec son vécu et à réagir à l’histoire, contribuant ainsi à la visée relative à la structuration de l’identité et à la construction d’une vision du monde (MEQ, 2006). Bien entendu, un ensemble de compétences peuvent être sollicitées, mais cela dépend toujours de la mise en œuvre de l’activité et des choix pédagogiques faits par la personne enseignante.

2- La démarche d’appréciation en art pour accroitre le potentiel éducatif des illustrations d’albums jeunesse

Dans le chapitre 7.2, une démarche d’appréciation d’œuvres d’art est proposée. Cette démarche peut tout à fait être adaptée au niveau scolaire des élèves et à l’appréciation d’illustrations d’albums jeunesse. On peut à la fois questionner les enfants sur ce qu’ils et elles voient, sur les différentes techniques utilisées, sur la personne illustratrice elle-même, sur le sens des images ou sur ce qu’elles leur font ressentir. Évidemment, l’illustration a pour fonction d’imager le texte et on pourrait s’y limiter. Toutefois, des indices iconiques importants dans ces illustrations transforment l’histoire, tout comme le fait la trame sonore d’un film. Par exemple, les couleurs utilisées créent une ambiance, car elles contiennent des significations qu’il est possible de découvrir, tout comme c’est le cas dans une œuvre d’art exposée dans un musée (Pastoureau et Simonnet, 2015). Pour illustrer mes propos, l’œuvre de Tomi Ungerer (2020) Juste à temps! propose une ambiance sombre et triste qui domine l’ensemble de l’album. Il s’agit d’une dystopie : un récit postapocalyptique dans lequel un personnage visite la Terre dépourvue d’humains, ces derniers s’étant enfuis sur la Lune en laissant derrière eux une planète abimée. Liées au texte, les illustrations nous font voyager à travers différentes scènes où la nature et les créations humaines forment le paysage, où le vert feuille et le vert toxique coexistent, où la lumière et l’ombre se rencontrent et où l’espoir allège la catastrophe. Puisque les illustrations de cet album jeunesse nous invitent particulièrement à les observer attentivement, il est bénéfique de réaliser une appréciation avec les enfants pour favoriser une compréhension approfondie de l’album et de sa signification. Simplement par l’observation des couleurs, nous pouvons discuter d’émotions, d’idées et d’intentions afin de mieux comprendre ce que l’album nous communique. Les couleurs « véhiculent des codes, des tabous, des préjugés auxquels nous obéissons sans le savoir, elles possèdent des sens variés qui influencent profondément notre environnement, nos comportements, notre langage et notre imaginaire » (Pastoureau et Simonnet, 2015, p. 12). Tout comme c’est le cas de la représentation d’un objet dans une œuvre d’art ou une illustration, les couleurs ont une histoire qui laisse des traces et elles favorisent notre compréhension (Pastoureau et Simonnet, 2015). Elles témoignent à la fois de notre activité humaine, mais sont aussi le reflet de notre rencontre avec le monde autre qu’humain. Notamment, par le passé, le pigment vert, qui était créé à partir de végétaux, avait une certaine instabilité chimique, puisqu’il perdait son intensité, ce qui donnait du fil à retordre aux peintres qui voulaient capter toute la beauté de cette couleur en admirant un magnifique paysage verdoyant (Pastoureau et Simonnet, 2015). Certaines techniques pour contrer sa volatilité l’ont même rendu toxique, lui donnant un caractère plutôt nocif, inspirant des artistes qui voulaient peindre des produits chimiques, de la morve de troll ou des potions magiques (Pastoureau et Simonnet, 2015). Les couleurs renferment alors des significations7 qu’il est possible de découvrir avec les enfants, comme celles qu’a utilisées Ungerer (2020) dans ses illustrations. Tout comme on le ferait avec l’analyse d’un texte, en posant des questions aux enfants (voir la démarche ci-après), on les amène à échanger sur l’illustration observée et sur ce qu’elle représente, à exprimer leur point de vue aux autres personnes de la classe, à clarifier leur compréhension et à réagir au sujet proposé par l’album, et ce, à partir de leur vécu. Penser à la possibilité de perdre ce vert feuille provenant de la nature, remplacé par un vert toxique créé par l’activité humaine, comme c’est le cas dans l’album d’Ungerer, peut inviter l’enfant, si on l’accompagne bien dans cette démarche, à s’exprimer sur la beauté de la nature, sur son importance et sur les dangers qui la guettent, lui offrant l’occasion de s’y lier par le fait même.

3- L’analogie et le vécu de l’enfant au service de l’appréciation : mieux comprendre le rapport entre deux réalités

Raconter des histoires aux enfants ou les amener à s’exprimer sur des illustrations est aussi une opportunité pour les personnes enseignantes d’utiliser l’analogie8, laquelle est fondamentale à la compétence à résoudre des problèmes et joue un rôle important dans le processus de création et la construction des connaissances (Legendre, 2005). Puisqu’elle fait le rapprochement entre deux réalités, on l’utilise pour favoriser la compréhension et pour développer le raisonnement analogique9 . En faisant ce rapprochement, l’enfant associe ce qu’il ou elle connait ou ressent de son quotidien à une autre réalité qui peut parfois être plus éloignée de son vécu ou plus difficile à saisir (Krzemien et coll., 2015). Comprendre les réalités des humains ou des autres qu’humains est donc essentiel pour stimuler notre sensibilité et notre engagement à l’égard de ces réalités, ce qui nous permet ainsi d’enrichir nos rapports au monde. Par le fait même, apprécier un album jeunesse sans texte peut être lié au récit de vie10 de l’enfant à l’oral, comme on l’invite à participer à voix haute et à raconter ses observations, puis à relier l’enfant à ce qu’elle ou il connait à l’aide du raisonnement analogique. On lui donne alors l’occasion de s’exprimer sur son vécu (lié à son rapport au monde), en l’amenant à se lier aux autres personnes de la classe (l’enfant devient raconteur, raconteuse), à l’artéfact lui-même (sa raison d’être et sa symbolique), puis à ce qu’il représente pour l’enfant (le sens créé). Notamment, l’album Juste à temps! (Ungerer, 2020) nous amène à réfléchir à la qualité de ces rapports. C’est donc en posant des questions aux enfants sur l’histoire racontée ou sur l’illustration observée, puis en les interpelant sur des éléments de leurs histoires de vie, qu’on les encouragera à raisonner de manière analogique. On peut d’ailleurs lier l’analogie au concept de sentiment de parenté11 avec le monde vivant, et plus particulièrement avec le monde autre qu’humain (Berryman, 2022). Pour Berryman (2022), « le chemin vers le sentiment d’apparentement ou de parenté avec le non-humain passe par le monde vécu de l’enfance » (p. 17). En classe, lorsqu’on leur raconte une histoire abstraite, les enfants peuvent avoir de la difficulté à la lier au monde réel ou à leur vécu, d’où l’importance d’utiliser l’analogie pour éveiller leur sentiment de parenté. Par exemple, en lisant une histoire sur une forêt qui subit une coupe à blanc12, nous pouvons rapidement amener les enfants à jeter un coup d’œil aux arbres dans la cour d’école ou dans un parc du quartier pour leur faire comprendre que le paysage ne serait plus le même sans ces arbres, ce qui crée un rapprochement avec leur quotidien, éveillant parfois une émotion. C’est pourquoi il est intéressant de poser des questions à l’enfant à la fois sur l’histoire et sur son vécu, en utilisant l’analogie, puisqu’elle crée un pont entre le monde des idées et le monde réel (Krzemien et coll., 2015).

4- Amorcer l’appréciation par l’expression du ressenti

Maude Pelletier - « Le songe »
Maude Pelletier – « Le songe »

Que ce soit pour les enfants ou pour les adultes, il n’est pas toujours évident de communiquer ses idées et de faire part de ses émotions lorsque nous sommes en contact avec des images, avec différents objets du patrimoine culturel ou avec la nature elle-même. Pour ce faire, il faut s’exercer à apprécier un artéfact, comme c’est le cas pour le développement de toute compétence. En montrant à l’enfant la voie pour apprécier, nous lui offrons des occasions de s’entrainer à observer, à se questionner sur ce qui est vu ou perçu, à communiquer sur son ressenti et à faire des inférences13, ce qui facilitera le processus d’appréciation avec le temps. Parfois, ce sont des réactions comme le rire ou la surprise qui nous animent devant une œuvre d’art, ce que pourrait aussi déclencher un adorable chat croisé sur notre chemin. Ces réactions deviennent une porte d’entrée pour parler de notre rencontre avec l’artéfact ou avec la nature elle-même. Pour la personne enseignante, cela demande de l’ouverture d’esprit et un peu de patience, comme les enfants pourraient tout simplement nous exprimer : « Je n’aime pas ça ». Prenons le temps de leur demander ce qu’ils et elles n’aiment pas, pour les amener à expliquer ce ressenti, lequel est tout à fait légitime. Apprécier implique parfois que nous vivions une rencontre décevante ou négative, mais nous pouvons nous exprimer sur cette rencontre. C’est aussi une compétence qui amène l’enfant à établir des liens entre son ressenti et ce qui a été observé, à « porter un jugement d’ordre critique ou esthétique [et à] partager son expérience d’appréciation » (MEQ, 2006, p. 217). À l’instar des arts visuels, du cinéma ou de la musique, il serait faux de prétendre que nous aimons tout. Dans ce sens, on peut parler d’un magnifique arbre centenaire vu dans la forêt lors de notre randonnée, tout comme d’une rencontre fortuite avec un nid de fourmis rouges dans lequel nous avions mis le pied.

5- Les albums jeunesse sans texte pour engager l’enfant dans une démarche d’appréciation et pour stimuler les réflexions en groupe sur des réalités vécues par les humains et les autres qu’humains

Comme mentionné dans le chapitre 7.2, les albums jeunesse sans texte suscitent l’imagination des enfants et sont une ressource pertinente pour la création d’activités en classe. Que ce soit en appui à la démarche d’appréciation ou pour leur utilisation interdisciplinaire, les albums sans texte ont sans aucun doute leur place dans le curriculum. Les illustrations de ces albums n’ont certainement plus comme simple fonction d’illustrer le texte, car elles incarnent elles-mêmes l’histoire, laquelle peut être imaginée, construite et racontée à partir du sens qu’aura créé l’enfant. Utiliser les albums sans texte en enseignement est une occasion d’amener l’enfant à s’exprimer sur ce qu’il ou elle voit, ressent et comprend des illustrations, mais également de plusieurs enjeux sociaux et environnementaux qui pourraient être discutés en groupe. Bien qu’il soit possible de faire réfléchir et écrire individuellement les élèves sur leur appréciation des artéfacts, l’approche qui est proposée dans ce chapitre priorise plutôt la discussion et les interactions directes, ce qui enrichit leurs réflexions par le sens qui est coconstruit en groupe.

La pratique du dialogue philosophique14 peut alors être utile à l’appréciation d’albums jeunesse sans texte. Elle sert de guide pour enrichir les questions qui seront posées aux enfants au cours de l’appréciation ou elle peut être introduite après la démarche d’appréciation. Comme les albums sans texte offrent une grande place à l’imagination et à l’engagement de l’enfant, qui doit contribuer à la création du narratif, certains aspects du dialogue philosophique peuvent soutenir l’activité d’appréciation. Cette pratique est tout à fait liée aux objectifs d’une activité d’appréciation qui souhaite amener les enfants à communiquer sur des réalités de notre monde. Le but de la philosophie pour enfants « n’est pas de transmettre un savoir particulier ou d’entreprendre une moralisation subtile des élèves, mais bien de créer un espace où ils peuvent réfléchir ensemble de manière critique, créative et attentive » (Michaud et Gagnon, 2023, p. 5). L’appréciation en groupe ainsi que la pratique du dialogue philosophique sollicitent toutes deux la pensée critique et créatrice, de même que des habiletés socioaffectives, comme l’écoute, le partage et le respect (Bouchard et coll., 2020; Mendonça, 2018; MEQ, 2006).

6- Des pistes pour intégrer l’appréciation des illustrations d’albums jeunesse sans texte à sa pratique

À partir de ce qui a été décrit dans les paragraphes précédents, voici des pistes pour l’enseignement d’une appréciation des illustrations d’albums jeunesse sans texte qui se réaliserait à l’oral et de manière collective.

Préparer son enseignement
Réflexions en amont sur l’appréciation d’illustrations d’albums jeunesse

Réaliser l’appréciation d’illustrations à partir d’un album jeunesse sans texte nécessite une certaine préparation, que ce soit en ce qui concerne le type de questions qui seront posées aux enfants ou le choix de l’album. En choisissant un album qui vous interpelle particulièrement pour son histoire et ce qu’elle signifie, il sera d’autant plus naturel pour vous de démontrer votre engagement durant l’activité. De même, il est important de s’attarder à ce que l’on veut que l’enfant apprenne et vive lors de l’activité (objectif pédagogique). Entre autres, on peut l’amener à s’exprimer sur son ressenti, sur la signification de l’histoire coconstruite avec les autres enfants, sur les particularités esthétiques des illustrations, de même que sur les réalités qui sont liées à l’histoire, afin que l’enfant prenne davantage conscience, de manière sensible, de ses rapports au monde.

Comme elle a été amenée dans le chapitre 1.2, la rencontre avec l’objet implique certaines conditions pour qu’elle soit réussie. L’une d’entre elles est la création d’une présentation réciproque entre l’enfant et l’album jeunesse, c’est-à-dire le premier moment d’une pédagogie de la rencontre14. Il s’agit d’un contact direct avec l’objet sans qu’il soit médiatisé par la personne enseignante : non expliqué ni raconté à l’enfant. Pour favoriser d’abord cette présentation, sans la médiation directe de la personne enseignante, il est possible de laisser trainer le livre dans la classe, de le placer dans le coin lecture en encourageant l’enfant à s’y attarder de temps à autre. Ainsi, l’enfant pourra l’explorer à partir de ses propres conditions (temps, espace et intérêt). Encore plus intéressante serait l’idée d’improviser une bibliothèque éphémère en plein air et ainsi de mettre en place les conditions d’une rencontre directe avec un être de la nature qui est représenté dans l’album.

Comment lire un album s’il n’a pas de texte? En fait, il est possible pour quiconque, adulte ou enfant, de « lire » l’album sans texte à partir de ce qu’il déduit des illustrations. Toutefois, même si vous pouvez raconter l’histoire aux enfants à partir de votre interprétation, il est certainement plus engageant de les laisser s’exprimer sur leurs propres observations. C’est ainsi qu’une démarche d’appréciation des illustrations permettra de guider le type de questions que vous pouvez poser aux enfants. Voici quelques éléments sur les illustrations auxquels vous pouvez réfléchir en amont : les couleurs et leur signification (si elles nous offrent une ambiance), les médiums utilisés (numérique, dessin, peinture, etc.), la composition des illustrations (textures, lignes, formes, etc.), la symbolique de l’histoire et son fil conducteur (message), certains éléments visuels qui ressortent des illustrations, lesquels seraient à cibler préalablement afin de s’y attarder avec les enfants, la personne illustratrice elle-même (sa nationalité, son histoire, etc.), le contexte socioculturel de l’album (s’il est lié à une époque, à un endroit, à un évènement, à une culture, à une personne, etc.), votre ressenti à la lecture de cet album, la raison de votre choix et finalement, la manière d’orienter l’observation et la réflexion de l’enfant sur les illustrations de l’album afin de l’amener à prendre conscience de ses rapports au monde, notamment de ses rapports aux autres qu’humains.

Animer l’appréciation avec les enfants
Une démarche

Dans la démarche qui est proposée dans ce chapitre, l’appréciation d’illustrations d’albums sans texte se fait en groupe-classe. On vise un échange entre les élèves pour coconstruire le sens de l’histoire. Réaliser une appréciation correspond au deuxième moment d’une pédagogie de la rencontre : la représentation. Ce moment vise à (re)présenter l’album aux enfants, mais cette fois, à partir de questions qui leur seront posées. Avant de présenter l’album au groupe d’enfants, il importe de leur expliquer qu’il faudra prêter une attention particulière aux illustrations et que leur participation est essentielle pour que l’on comprenne bien l’histoire. On leur propose d’intervenir, à main levée, durant l’activité afin de s’exprimer sur ce qui leur est présenté. On réalise ensuite la lecture, par une démarche d’appréciation interactive, et ce, à partir de questions (exposées ci-après), puis on conclut en animant une courte discussion sur ce que l’album signifie, en faisant des liens avec ce que les enfants connaissent sur le sujet. Voici quelques questions qu’il est possible de poser aux enfants, en fonction de ce que vous aurez préalablement ciblé (ce sur quoi vous voulez mettre de l’importance).

  • Des questions sur la forme: Quelles sont les couleurs utilisées par la personne illustratrice? Pourquoi avoir choisi ces couleurs? Les couleurs sont-elles plutôt chaudes ou froides? Ces couleurs nous laissent-elles une impression, créent-elles une ambiance (signification des couleurs)? Quel médium de création a été utilisé (pastels, crayons de couleur, numérique, gouache, encre de Chine, etc.)?
  • Des questions sur le thème et des liens avec le vécu des enfants (intégration du dialogue philosophique et du récit de vie): Qu’est-ce que la personne illustratrice veut nous montrer, nous dire? Qu’est-ce que ça signifie, selon toi (cibler un aspect ou une illustration en particulier)? Que penses-tu de l’histoire? À quoi te fait penser cette illustration? Pourquoi le personnage agit-il ainsi? Que pense-t-il? Que pourrait-il faire? Que reconnais-tu de ta vie dans ce que tu observes de ces illustrations? Et si tu étais dans la même situation, que ferais-tu? As-tu déjà vécu quelque chose de semblable?
  • Des questions sur le ressenti ou sur la perception : Dans ce que tu as observé, qu’est-ce qui te fait réagir ou que tu ne comprends pas? Qu’aimes-tu ou qu’est-ce qui te dérange dans cette illustration (pousser un peu plus loin le questionnement en demandant à l’enfant les raisons de ce ressenti)? Comment le personnage se sent-il, selon toi? Si tu étais à sa place, comment te sentirais-tu?
  • Des questions sur le contexte: Ici, certains aspects peuvent être amenés en amont, comme tout ce qui concerne la personne autrice ou illustratrice et sa nationalité, son parcours, etc. En intégration, il sera néanmoins très pertinent d’expliquer aux enfants l’intention de la personne autrice ou illustratrice.

L’intégration ou la conclusion d’une activité réalisée en classe est parfois précipitée par manque de temps et se transforme en une simple question comme : « Avez-vous aimé l’histoire? ». Toutefois, particulièrement dans un contexte où nous devons parler de réalités sociales, environnementales ou culturelles, clore l’activité par une discussion en groupe devient utile pour en arriver à une meilleure compréhension partagée. Ici, le dialogue philosophique ou le récit de vie peut venir enrichir les échanges, non seulement sur l’histoire qui a été racontée, mais également sur ce qu’elle représente pour l’enfant et ce qu’elle fait émerger de son vécu.

Varier et réinvestir l’appréciation
Des pistes pour son enseignement

Apprécier est une activité complète en soi, mais elle peut aussi servir d’amorce à une activité de création plastique, à la pratique du dialogue philosophique, à l’écriture ou au récit de vie des enfants, ce qui correspond au troisième moment d’une pédagogie de la rencontre : l’expression. Les possibilités interdisciplinaires sont grandes, puisque le propos de l’album peut servir de ligne directrice pour réaliser un ensemble d’activités qui visent la création. Dans ce sens, voici quelques idées pour varier son insertion dans votre curriculum.

  • Varier les contextes pour amener l’enfant à constater que l’apprentissage se fait en relation avec le monde: On peut alors utiliser l’appréciation comme amorce ou comme intégration à une activité qui se ferait en nature ou à l’extérieur de la classe, laquelle permet de faire des liens avec ce qui a été lu (avant ou après). Il est possible de faire l’appréciation à l’extérieur de la classe, comme dans la cour d’école, dans un parc ou dans un milieu naturel, afin d’amener les enfants à lier les propos de l’album à ce qu’ils et elles observent dans leur environnement en temps réel. Le but ici est de maximiser le contact entre l’élève et son environnement, en lui proposant de porter son attention sur ce qui l’entoure (utiliser l’analogie).
  • Viser l’interdisciplinarité: Il s’agit ici de lier l’appréciation d’illustrations à une création plastique ou à l’écriture (de même que le récit de vie à l’écrit), par l’expression du ressenti, de ce que l’enfant comprend de l’album ou de son vécu (lié à la thématique de l’album). Pour pousser plus loin le potentiel des couleurs dans les illustrations, il est possible de réaliser une activité de création et d’observation de la nature à l’extérieur par le dessin ou la peinture (choisir des médiums qu’il est possible de déplacer facilement, comme les crayons de couleur, le pastel sec ou gras et l’aquarelle). Elle peut être réalisée avant l’activité d’appréciation ou après celle-ci, pour lier les observations faites à l’extérieur aux illustrations de l’album. En laissant les enfants prendre le temps d’observer les couleurs et les détails de leur environnement, on leur propose d’aller à sa rencontre. Ici, comme la reproduction du réel tel qu’il est observé est un exercice difficile en art, on peut tout simplement demander aux élèves de réaliser un croquis sans détails ou de se concentrer sur certains aspects, comme les couleurs, les formes, les ombres et la lumière. Il est aussi possible de lier l’activité d’appréciation au domaine des sciences (p. ex., albums qui parlent de la faune et de la flore ou des enjeux écologiques) ou au programme de Culture et citoyenneté québécoise (p. ex., albums qui parlent de l’immigration, de la guerre, du développement durable).

Utiliser la pratique du dialogue philosophique ou du récit de vie à l’oral pour favoriser la participation et les échanges entre les enfants (sous forme de discussion).

En vue d’utiliser les albums sans texte ou avec peu de texte pour parler d’environnement, de culture ou d’enjeux vécus par les humains ou les autres qu’humains, voici quelques idées de titres pour vous inspirer16. Les albums de cette liste proposent donc des pistes pertinentes pour animer des discussions avec les enfants. Par exemple, l’album L’histoire en retard (Coppo, 2019) parle de créativité. L’histoire est très intéressante pour amener les enfants à comprendre que lorsque nous prenons des initiatives, en agissant de manière créative, nous agissons sur le monde au lieu d’attendre que les solutions viennent à nous. Cet album avec peu de texte nous invite à aborder les situations imprévues avec plus de créativité. Sa lecture à voix haute devant le groupe devient une excellente amorce pour proposer aux enfants de créer de toutes pièces leur histoire ou pour animer une discussion sur la pertinence d’oser trouver des solutions aux problèmes que vivent les humains et les autres qu’humains, tout en faisant preuve de créativité. Des liens peuvent donc être faits avec l’environnement et l’importance du sentiment de pouvoir-agir17, lequel est essentiel pour que les jeunes s’engagent dans la lutte contre les changements climatiques (Morin et coll., 2022). Sans prétention d’exhaustivité, cette liste propose des albums qui constituent d’excellents choix pour réaliser une amorce en vue d’animer une discussion avec les enfants sur les réalités vécues par les humains et les autres qu’humains.

Quelques titres d’albums jeunesse sans texte pour amener les enfants à prendre conscience de leurs rapports écologiques au monde

  • Bellière, C. et De Haes, I. (2019). Le Géant ou la surprenante aventure des émotions. Alice jeunesse.
  • Chica, C. (2018). La montagne. Les Fourmis rouges.
  • Coppo, M. (2019). L’histoire en retard. Comme des géants.
  • Curchod, R. (2017). Le poisson.
  • Giustozzi, F. (2017). Changeons! La Joie de lire.
  • Guojing. (2016). L’enfant seule. Comme des géants.
  • Hare, J. (2019). Classe de lune. L’école des loisirs.
  • Hare, J. (2021). Classe sous-marine. L’école des loisirs.
  • Lawson, J. et Smith, S. (2015). Les fleurs poussent aussi sur les trottoirs. Bayard.
  • Le Comte, N. (2020). Allers-retours. CotCotCot.
  • Lee, S. (2009). La vague. Kaléidoscope.
  • Lela, M. (2006). L’arbre, le loir et les oiseaux. L’école des loisirs.
  • Miyares, D. (2017). Au fil de l’eau. Scholastic.
  • Moure, G. et Varela, A. (2015). Le hareng rouge. Les 400 coups.
  • Pfeiffer, V. (2017). Le bonheur d’Isidore. Alice jeunesse.
  • Sara. (2013). Éléphants. Actes Sud Junior.
  • Sara. (2018). La traque. Thierry Magnier.
  • Shatokhin, O. (2023). Le papillon jaune. Comme des géants.
  • Staake, B. (2014). Gris bleu. Milan.
  • Tolman, R. et Tolman, M. (2010). Le livre qui rend heureux. Milan.
  • Watanabe, I. (2020). Migrants. La Joie de lire.
  • Wiesner, D. (2007). Le monde englouti.
  • Zullo, A. et Zullo, G. (2010). Les oiseaux. La Joie de lire.

Conclusion

La démarche d’appréciation des illustrations d’albums jeunesse sans texte, comme elle est présentée dans ce chapitre, est une proposition pour intégrer davantage le domaine des arts au curriculum scolaire et offre, par le fait même, des possibilités pour réfléchir collectivement aux réalités de notre monde. En effet, elle souhaite engager l’enfant dans un processus de réflexion sur ses observations, en l’encourageant à communiquer ses idées, son vécu et son ressenti. D’ailleurs, la démarche d’appréciation proposée peut être liée aux trois moments d’une pédagogie de la rencontre, lesquels ont été détaillés dans le chapitre 1.2 : la présentation, la représentation et l’expression. Que ce soit en invitant l’enfant à observer son environnement avant d’associer cette rencontre à une appréciation ou en laissant trainer l’album jeunesse en classe pour donner lieu à un contact direct et non médiatisé, la personne enseignante met en place un moment de présentations réciproques entre l’enfant et ce qui l’entoure. Puis, en amenant l’enfant à réagir et à s’exprimer sur l’histoire illustrée, et ce, à partir d’une démarche d’appréciation réalisée en groupe, on lui propose de coconstruire sa vision du monde. Il s’agit du deuxième moment de la pédagogie de la rencontre : la représentation. L’album sans texte laisse donc une grande place à l’imagination et à la création de l’enfant, comme le narratif se construit par son interprétation des illustrations et peut ainsi être coconstruit avec les autres personnes de la classe. Par l’analogie, l’histoire peut aussi être liée aux différentes réalités de notre monde afin d’y réfléchir en groupe, exerçant, par le fait même, notre capacité à résoudre des problèmes. En définitive, lorsqu’on lui propose de s’exprimer sur cette rencontre avec l’album et sur ce qu’elle éveille en son for intérieur, que ce soit par l’écrit ou la réalisation d’une œuvre d’art, l’enfant développe son imagination, fait appel à sa créativité et réinvestit les apprentissages faits en groupe dans une production. En fin de compte, que ce soit à partir d’illustrations de livres ou d’œuvres d’art, l’activité d’appréciation nous propose de prendre conscience de nos rapports au monde afin d’accroitre notre ressenti et, potentiellement, notre sentiment de pouvoir-agir vis-à-vis des réalités vécues pas les humains et les autres qu’humains.

Notes de bas de page

1 – « Objet qui a été fabriqué ou transformé par l’humain, et qui se distingue ainsi de tout objet dont la modification serait due à un phénomène naturel » (« Artéfact », 2016, Office québécois de la langue française). Dans ce chapitre, le mot artéfact est utilisé pour représenter de manière plus large un ensemble de créations humaines (œuvres d’art, autres objets du patrimoine culturel, outils, livres, etc.). Ici, la définition du mot « artéfact » dépasse celle du simple « objet », puisqu’elle renvoie aussi à sa signification, son histoire, sa culture et son rapport au monde.

2 –  Dans le contexte des arts, ce sont les créations humaines (artéfacts) et leur symbolique qui sont spécifiquement étudiées. Toutefois, dans le contexte du chapitre 7.2 et du présent chapitre, même si nous portons une attention plus particulière à l’appréciation des artéfacts (par la compétence du PFEQ), nous sous-entendons qu’apprécier est une activité que l’humain peut faire avec ce qui l’entoure et, par le fait même, n’est pas exclusive aux artéfacts.

3 – Voir l’approche FTC, inspirée par Mendonça et Savoie (2020) et par Sandell (2006), dans la section « Développer sa capacité à apprécier une œuvre : l’approche FTC (forme, thème, contexte) » du chapitre 7.2.

4 – Se référer à la section « Apprécier pour créer du sens sur le monde dans lequel on vit et enrichir son rapport à celui-ci » du chapitre 7.2 pour mieux comprendre l’implication de la création de sens dans l’appréciation d’œuvres d’art.

5 – L’inférence est un « mode de raisonnement qui consiste à tirer une conséquence ou une conclusion logique d’un ensemble de données matérielles (objets), conceptuelles (idées) ou linguistiques (mots, énoncés, phrases, sens) » (Legendre, 2005, p. 770).

6 – Ici, iconique veut dire « propre [ou] relatif à l’image » (Cajolet-Laganière et coll., « iconique », acception 1). Ici, on fait référence à différents indices visuels; des éléments qu’il est possible d’observer dans l’image et de lier à nos connaissances.

7 – Afin de mieux comprendre la signification des couleurs, entre autres à travers leur évolution dans l’histoire de l’art, le livre de Pastoureau et Simonnet (2015), Les couleurs expliquées en images, peut devenir une ressource intéressante à l’enseignement.

8 – « Rapport de similitude entre deux ensembles semblables de fonction et de structure, mais différents d’échelle ou de nature, fondé sur l’identification de facteurs clés (caractères, propriétés) de ces ensembles dont les caractéristiques de l’un sont mieux connues, ce qui permet d’imaginer certaines caractéristiques vraisemblables de l’autre ensemble » (Legendre, 2005, p. 54).

9 – « Mode de raisonnement permettant de comprendre et d’interpréter de nouvelles situations à partir de situations analogues » (Office québécois de la langue française, 1995).

10 – Pour en connaitre davantage sur le récit de vie, comme approche d’enseignement qu’il est possible de lier à la pratique d’appréciation, référez-vous au chapitre 4.1, Contextualiser les sciences par le récit de vie et la pédagogie du lieu, écrit par Kassandra L’Heureux.

11 – On définit le sentiment de parenté ou d’apparentement comme étant « la perception d’une parenté intime […] avec le monde non humain, […] le maintien de la conscience de son individualité en tant qu’être humain et de l’impossibilité de se fondre dans le monde non humain si étroitement qu’on soit lié à lui » (Searles, cité dans Favre, 1996, p. 2).

12 – Abattage excessif d’arbres sur de grandes superficies (Cajolet-Laganière et coll., « Coupe à blanc », 2e définition).

13 – Le raisonnement analogique intègre, dans son processus, la capacité à faire des inférences (Krzemien et coll., 2015; Legendre, 2005).

14 – Se référer au chapitre 6.1, écrit par Christophe Point, lequel détaille l’utilisation du dialogue philosophique au primaire pour aborder les rapports écologiques au monde. Il propose ainsi différents critères qui vous guident dans son utilisation en classe avec les élèves. Ce chapitre pousse plus loin l’utilisation de cette pratique en vous proposant également une démarche d’enseignement, laquelle peut être liée à la démarche d’appréciation.

15 – Pour comprendre le détail des trois moments de la pédagogie de la rencontre (présentation, représentation et expression), se référer au chapitre 1.2 écrit par Mélanie Champoux.

16 – Je tiens à remercier Brigitte Carrier, chargée de cours à l’Université Laval et à l’Université du Québec à Rimouski, avec qui j’ai collaboré en recherche. Nous avions travaillé sur l’album jeunesse Juste à temps! de Tomi Ungerer pour concevoir des activités d’enseignement-apprentissage sur l’appréciation du texte et des illustrations. Elle m’a également présenté plusieurs albums jeunesse sans texte, ce qui m’a grandement inspiré la création d’une liste d’albums jeunesse sans texte ou avec peu de texte (les titres se retrouvent dans une liste plus bas).

17 – Pour mieux saisir ce qu’est le sentiment de pouvoir-agir chez les jeunes, particulièrement dans un contexte scolaire, se référer à l’article de Morin, Therriault et Bader (2022), Le développement du sentiment de pouvoir agir des jeunes face aux changements climatiques à l’école secondaire, ainsi qu’à leurs autres contributions sur le sujet.

Références

Berryman, T. (2022). Les interactions enfants-nature, assises du sentiment de parenté avec l’environnement. Soins Pédiatrie-Puériculture, 43(326), 14-19. https://doi.org/10.1016/j.spp.2022.03.003

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Cajolet-Laganière, H., Martel P. et Masson, C‑É. (s.d.). « Coupe à blanc », dans le dictionnaire en ligne Usito (version 1737469340). https://usito.usherbrooke.ca/lexies/coupe%20%C3%A0%20blanc

Cajolet-Laganière, H., Martel P. et Masson, C‑É. (s.d.). « Iconique », dans le dictionnaire en ligne Usito (version 1737469340). https://usito.usherbrooke.ca/définitions/iconique

Favre, D. (1996). L’apparentement : un mode de relation au monde humain et non humain que pourrait développer l’enseignement de la biologie, Tréma, 9-10(1996), 45-52. https://doi.org/10.4000/trema.2001

Gouvernement du Québec. (25 octobre 2024). Développer les habitudes de lecture des enfants. https://www.quebec.ca/education/prescolaire-primaire-et-secondaire/habitudes-lecture-enfants

Krzemien, M., Leroy, S. et Maillart, C. (2015). Évaluation du raisonnement analogique et des connaissances relationnelles d’enfants présentant une dysphasie. Revue de neuropsychologie, 7(4), 269-278. https://doi.org/10.1684/nrp.2015.0358.

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Morin, É., Therriault, G. et Bader, B. (2022). Le développement du sentiment de pouvoir agir des jeunes face aux changements climatiques à l’école secondaire. Éducation relative à l’environnement, 17(1).

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Office québécois de la langue française. (2016). « Artéfact », dans le Grand dictionnaire terminologique. https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/fiche-gdt/fiche/8361386/artefact

Pastoureau, M. et Simonnet, P. (2015). Les couleurs expliquées en images. Seuil.

Ungerer, T. (2019). Juste à temps! L’école des loisirs.

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