Les étiquettes au travail

Les étiquettes au travail
Stéphanie Hovington, D.Ed. et Janie Lépine, doctorante en psychoéducation
  • Jeu coopératif/collaboratif
  • Illimité
  • Esprit d’équipe
  • Sentiment d’appartenance
  • Confiance
  • Image de soi
  • Ouverture aux autres
  • Ouverture d’esprit
  • Mettre en évidence des préjugés favorables ou défavorables dans un groupe ou dans un milieu de travail.

  • Cette activité a été conçue pour des classes nombreuses. Elle crée un espace partagé d’interaction, invite à l’engagement avec les autres personnes présentes dans la salle.
  • Créer une équipe de travail en prenant en compte ses préjugés favorables ou défavorables face à une personne.

  • Recevoir les réactions des autres face à une caractéristique favorable ou défavorable de notre personnalité (simulée) au travail.  

  • Étiquettes portant l’un des qualificatifs énumérés dans la liste (voir annexe).
    • En nombre suffisant pour les personnes présentes dans le groupe.
Espace:

  • Grande classe ou espace permettant à l’ensemble du groupe de bouger et de se regrouper. 

Durée:

  • 20-30 minutes

    • Il est recommandé d’effectuer ce type d’activité lorsque le groupe a vécu quelques séances de cours ensemble.

  • La personne enseignante établit le contexte du jeu : « vous avez une chose en commun, vous arrivez dans votre nouveau milieu de travail et vous devez choisir deux personnes avec qui vous serez en équipe pour la journée d’intégration du personnel. Vous vous retrouvez donc à la grande salle de rencontre et il est temps de choisir les trois membres de votre groupe. Peut-être avez-vous le goût de vous placer en équipe avec d’autres ou encore de vous asseoir seul à une table. Évidemment, tout dépend de l’étiquette que l’autre porte… »

    • La personne enseignante explique aux personnes étudiantes que chacun et chacune portera, à son dos, une étiquette sur laquelle est inscrit un qualificatif (exemples : collègue snob, supérieur autoritaire, etc.). Elle précise également que, durant le jeu, personne ne doit savoir ce qui est écrit sur sa propre étiquette.
    • Le but du jeu est de trouver un ou deux partenaires de travail, l’unique critère de sélection étant l’étiquette. Autrement dit, chaque personne étudiante doit agir comme si chaque membre du groupe lui était inconnu et choisir ses partenaires uniquement en fonction de ce que leur étiquette lui inspire. Enfin, on précise que la personne étudiante est libre de refuser l’invitation d’autres jeunes si leurs étiquettes ne lui plaisent pas. On peut également choisir de demeurer en solitaire.
    • La personne enseignante place, au dos de chacun et de chacune, une étiquette portant un qualificatif. Elle explique aux personnes étudiantes que, lorsque leur choix sera fait, ils et elles devront s’asseoir seuls ou bien avec leurs partenaires.
    • La personne enseignante donne le signal aux personnes étudiantes de se lever et de circuler à l’intérieur des limites de la classe. Elle arrête le jeu après une dizaine de minutes ou lorsque toutes les personnes sont assises. Chaque personne conserve son étiquette.
    • La personne enseignante demande de retirer les étiquettes selon le procédé suivant:

Personne étudiante seule

  1. La personne enseignante pose la question suivante : « Qui a décidé dès le début de demeurer seule ? »
  2. Les personnes étudiantes en cause lèvent la main et la personne enseignante demande à chacun et à chacune si sa décision résulte d’un libre choix ou est due au fait que personne ne voulait se joindre à son équipe. Après chaque réponse individuelle, il ou elle enlève l’étiquette et la présente au groupe.
  3. La personne enseignante pose la question suivante : « Qui part seule parce que personne ne voulait être avec elle ? »
  4. On répète l’étape 2.
  5. La personne enseignante pose la question suivante : « Qui est seule parce qu’elle a refusé l’invitation d’autres personnes ? Pourquoi as-tu refusé ? »
  6. On répète l’étape 2.
Équipes de trois
  • La personne enseignante pose la question suivante : « Quelles sont les équipes dont une personne étudiante est plus ou moins satisfaite de l’étiquette de son partenaire ? »
  • Les équipes en cause lèvent la main et la personne enseignante pose aux deux membres la question suivante : « Pourquoi as-tu choisi ton partenaire si tu es plus ou moins satisfait(e) de son étiquette ? »
  • La personne enseignante pose la question suivante : « Quels sont ceux et celles qui sont en équipe et qui sont très satisfaits de l’étiquette de l’autre ? »
Retour
  • La personne enseignante propose un retour sur l’expérience de chacun et de chacune durant le jeu. Il ou elle pose la question suivante : « De façon générale, quelle a été la réaction des autres joueurs et joueuses à votre étiquette ? »
  • La personne enseignante recueille les réponses possibles. Elle explique que, comme le jeu l’a démontré, lorsqu’on attribue un préjugé ou une étiquette à un individu ou à un groupe, on adopte la plupart du temps une attitude d’indifférence ou de rejet envers ces personnes.

  • La thématique du regroupement pourrait être différente en fonction de la thématique à exploiter.

  • La personne enseignante circule entre les équipes afin de soutenir les personnes étudiantes, au besoin.
  • À la suite de l’activité : La personne enseignante peut poser les questions suivantes :
    • Pouvez-vous faire un lien entre votre expérience vécue lors de cette activité et ce que vous observez dans la pratique professionnelle ou dans votre milieu de travail?
    • Dans quel contexte pourriez-vous utiliser cette activité à nouveau ?
  • Les personnes étudiantes identifient diverses possibilités de réinvestissement de l’activité (par ex : des situations de travail ou des situations de vie personnelle pertinentes).
  • Les pistes de réflexion sont regroupées selon les quatre étapes d’une démarche réflexive :

Prendre conscience
  • Qu’est-ce qui t’as interpellé dans cette activité de connaissance de soi?
  • Quelles réactions affectives agréables ou désagréables as-tu ressenties lors de l’activité ?
  • Est-ce que tu as participé à cette activité comme le souhaitais ? Oui ou non? Pourquoi ?
Expliquer, analyser
  • J’ai apprécié participer à cette activité car…

  • Je n’ai pas apprécié participer à cette activité car…

  • Mon meilleur moment pendant cette activité…
  • Comment expliquer certaines réactions observées lors de l’activité ?
Faire des liens théorie-pratique
  • Est-ce que l’activité m’a permis de mieux comprendre un volet du savoir-être auquel j’avais déjà réfléchi dans le cadre de mes cours ? Si oui, comment suis-je capable de le voir sous un jour différent aujourd’hui ?

  • Est-ce que l’activité m’a amené à changer ma perception de certaines attitudes ou du savoir-être ?
  • Quelle est la contribution de cette activité sur le développement de mon savoir-être ? (Valeurs personnelles et professionnelles, rôles, rapport aux collègues)
Réinvestir son savoir-être dans différentes contextes
  • Comment puis-je utiliser ce que j’ai appris dans ma future pratique ?
  • Quelles stratégies puis-je mettre en place pour mieux me connaître ou mieux connaître mes collègues ?
  • À la suite de l’activité d’aujourd’hui, qu’est-ce que j’aimerais approfondir davantage ?
  • Jeu inspiré du document :

    • Gouvernement du Québec. (1998) Acti-jeunes. Guide à l’intention des élèves et du personnel scolaire. Ministère de l’Éducation

Les personnes étudiantes peuvent reproduire cette activité sous un autre thème afin de sensibiliser des jeunes aux préjugés favorables ou défavorables qui peuvent influencer les dynamiques interpersonnelles.

Cette oeuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution. Pas d’utilisation Commerciale 4.0 International.

Pour citer cette fiche:

Hovington, S. et Lépine, J. (2024). Fiche pédagogique. Les étiquettes au travail. Dans S. Hovington et J. Lépine (dir.). La pédagogie par le jeu en enseignement supérieur : un levier pour favoriser le développement du savoir-être. Université Laval. Fabrique REL.

 

Annexe – Étiquettes

Ces étiquettes sont associées à notre contexte d’enseignement au programme de psychoéducation. Les étiquettes devront être adaptées en fonction du contexte de la discipline enseignée.

 

  1. Une collègue snob
  2. Un directeur sympathique
  3. Une intervenante qui réagit comme un enfant
  4. Une collègue franche et directe
  5. Une employée plus âgée et plaignarde
  6. Un collègue effronté
  7. Un éducateur spécialisé peu collaborant
  8. Une enseignante gentille
  9. Un travailleur social niaiseux
  10. Une psychoéducatrice timide
  11. Une agente de bureau manipulatrice
  12. Un collègue débrouillard
  13. Une direction des ressources humaines qui est drôle
  14. Un délégué syndical batailleur
  15. Une collègue désabusée qui prendra sa retraite
  16. Un psychologue anxieux
  17. Une orthophoniste qui critique la direction
  18. Une psychoéducatrice hautaine
  19. Une chercheure condescendante
  20. Une collègue attentionnée
  21. Une direction adjointe désorganisée
  22. Un représentant de l’Ordre qui est hyperactif
  23. Une infirmière agréable
  24. Une orthopédagogue déprimée
  25. Une ergothérapeute intelligente
  26. Un psychoéducateur agréable
  27. Un psychoéducateur hypocrite
  28. Une travailleuse sociale nonchalante
  29. Une éducatrice à l’enfance qui n’a plus rien à apprendre
  30. Une psychoéducatrice qui sait tout