4.3 Optimiser les débouchés pour les matières : développer la logistique du réemploi et les filières de recyclage
Le projet d’étude pour l’élaboration d’une plateforme Démantèlement des portes et fenêtres en vue du recyclage a mis en lumière les faibles prix de reprise sur le marché des matières plastiques et verres ainsi que la complexité de séparation des matériaux. Ces freins traduisent un besoin de massification des gisements permettant d’une part d’encourager les pratiques circulaires (déconstruction, réemploi, recyclage) et d’autre part d’optimiser les transports de matières. À cet effet, il est nécessaire de mettre en place des logistiques efficaces, notamment quant aux moyens de collecte afin de massifier le gisement à moindre coût. Par ailleurs, le développement des filières de recyclage doit se penser conjointement avec l’objectif d’augmenter la qualité des gisements. Cela devra s’accompagner d’une normalisation de la qualité et de la performance des produits et matières récupérées. Il faudra aussi cibler prioritairement les gisements qui sont plus facilement recyclables ou repris à un tarif intéressant.
La qualité des gisements de portes et fenêtres a un effet direct sur la performance du démantèlement et donc du recyclage. De nombreuses étapes de démantèlement sont d’ailleurs nécessaires pour isoler les différents matériaux les uns des autres. Pour assurer des pratiques circulaires de démontage, de déconstruction et de démantèlement, il faut donc agir à plusieurs étapes de la chaîne de valeur en mettant en œuvre une écoconception visant la démontabilité future d’une part, et en diversifiant les filières de recyclage pour répondre à la complexité des flux actuels du secteur d’autre part.
Pour le développement de ces filières, il est à noter que certaines des matières sont souvent recyclées dans des industries qui n’ont pas de lien direct avec le secteur d’origine desdites matières. La gestion de fin de vie des produits suit ainsi un parcours complexe. Par conséquent, les filières de fin de cycle devraient, in fine, pouvoir agir comme des maillons clés d’un écosystème où elles travaillent en flux tendu avec les entreprises de fabrication et de distribution dans une perspective de logistique inverse. Il est donc indispensable de rapprocher ces filières des gisements en mettant en œuvre une approche territoriale pour leur développement, par exemple.
Aller plus loin dans l’approche globale de la chaîne de valeur
Lire la suite : 4.4 Structurer, harmoniser et rendre disponible la donnée tout au long du cycle de vie
Opération qui rassemble les matières résiduelles par flux, de façon à constituer des quantités significatives avant qu’elles soient envoyées en filières spécifiques de traitement.
Démantèlement sélectif d'un bâtiment ou d'un ouvrage, effectué de manière à récupérer certains de ses éléments constitutifs en vue de leur remploi ou de leur recyclage.
Opération par laquelle on utilise une matière résiduelle ou un bien de consommation de nouveau, sans en modifier les propriétés.
Processus par lequel une matière résiduelle subit des transformations afin d’être utilisée comme matière première dans la fabrication d’un nouveau produit (recyclage) ou afin d’être transformée en compost (compostage).
Ensemble des activités d’une industrie, qui se succèdent et permettent à un produit ou à un service d’intégrer un marché.
Ensemble d’activités créatrices de valeur, mises en évidence par l’analyse de l’ensemble des activités d’une organisation, depuis la conception d’un produit jusqu’à son lancement.
Conception de matériaux, de bâtiments, quartiers ou procédés caractérisée par le souci de réduire ou de prévenir les impacts environnementaux tout au long de leur cycle de vie.
Aptitude à être démonté, ouvrant la possiblité de préserver ou réutiliser les matériaux impliqués.
Un système de gestion logistique des produits qui se base sur le retour, la récupération ou le recyclage des produits vers l’entreprise de production.
Dans le cas du Lab construction, il s’agit de tenir compte de l’ensemble de la chaîne de valeur et de l’ensemble des enjeux d’une problématique donnée, afin de faire les choix les plus pertinents et de tenir compte de leurs effets ailleurs dans la chaîne de valeur. L’économie circulaire, pour fonctionner, doit travailler à l’échelle du système et non à l’échelle d’un produit, d’une organisation ou d’un maillon de la chaîne de valeur.
Dépôt définitif de matières résiduelles sur ou dans le sol.