Solutions chapitre 4

Question 1 Question 3

Question 1

Le Canada applique un système de gestion de l’offre dans le secteur laitier et dans celui de la volaille. Ce système combine des quotas de productions domestiques et des tarifs douaniers qui limitent les importations. Cela stabilise les prix et les maintient à des niveaux plus élevés qu’aux États-Unis, où il n’y a aucune gestion de l’offre. On vous demande d’évaluer l’impact de ce système pour les consommateurs de beurre canadiens. Un recensement des connaissances vous a déjà permis de collecter les données suivantes sur ce marché (données de 2012) :

  • Le prix du beurre est en moyenne 30 % plus cher au Canada qu’aux États-Unis ;
  • L’élasticité-prix de la demande de beurre a été évaluée à -0,9.

Sur la base de ces informations, pouvez-vous déterminer l’impact du système de gestion de l’offre sur les consommateurs ? Quelles hypothèses éventuelles devez-vous émettre ? Quelles sont les informations supplémentaires dont vous avez besoin ? Trouvez ces informations complémentaires et calculez-en l’impact. Indiquez clairement les sources que vous utilisez pour rassembler l’information.

Réponse

Selon les informations disponibles, la gestion de l’offre serait responsable d’un prix du beurre plus élevé de 30 %. La Figure ci-dessous illustre l’impact qu’on voudrait mesurer, soit la réduction du SC due à la gestion de l’offre (la surfaces PGabPSG). PG et PSG correspondent aux prix moyens avec et sans la gestion de l’offre respectivement, et QG et QSG sont les quantités correspondantes. 

Pour calculer cette surface, nous avons besoin de données sur le prix moyen du beurre et sur la quantité échangée au Canada en présence du système de la gestion de l’offre. Les prix du beurre sont disponibles dans au Tableau 326-0012 de Statistique Canada et la dépense moyenne des ménages au Tableau 203-0028. Ces Tableaux indiquent que le prix du beurre était de 9,64 $/kg (en 2012) et la dépense moyenne par ménage de 34 $/an, ce qui donne une quantité moyenne de 3,52 kg par ménage et par an.

En l’absence de gestion de l’offre, le prix serait donc de 6,75$/kg (soit 9,64 $ x 0,7), soit une baisse du prix de 2,89 $. Au prix moyen de 6,75 $, la quantité moyenne par ménage devrait augmenter à (1 + 0,9 x 0,3) x 3,52 = 4,47 kg, ce qui signifie une hausse de 0,95 kg par ménage et par an.

La réduction du SC pour un ménage est donc de : 2,89 x 3,52 + ½ x 2,89 x 0,95 = 11,55 $/ménage.

Comme le nombre de ménages au Canada est de 13,3 millions, l’impact sur les consommateurs est évalué à 154 millions de dollars.

Cet exercice est inspiré de :

Cardwell, R. , Lawley, C. et Xiang, D. (2015). Milked and Feathered: The regressive welfare effects of Canada’s supply management regime, Canadian Public Policy, 41(1), 1-14. https://doi.org/10.3138/cpp.2013-062

Question 3

On évalue les besoins additionnels d’électricité à 50 TWh. La Figure ci-dessous montre la courbe du coût marginal de cette production supplémentaire. Un programme d’efficacité énergétique permettrait de réduire de 10 % ces besoins additionnels.

  1. Déterminez le montant maximal qu’il serait justifié d’investir dans le programme d’efficacité énergétique.
  2. Comment votre réponse changerait-elle si vous appreniez que la production d’électricité compromise par le programme d’économie d’énergie permettait de créer 200 emplois comportant une rémunération moyenne de 55 000 $/an et par emploi.
  3. Pouvez-vous penser à d’autres avantages éventuels que ce programme pourrait générer ?

Réponse

  1. Grâce au programme, les besoins additionnels ne seraient plus que de 45 TWh, au lieu de 50 TWh. Cela permettrait d’épargner le coût additionnel pour produire de 45 à 50 TWh. L’avantage du programme se mesure donc par la surface sous la courbe du coût marginal entre 45 et 50, soit 375 millions de dollars (zone ombrée en bleu). Ainsi, le programme serait justifié dès l’instant où son coût serait inférieur à 375 millions de dollars.
  2. Cela ne modifie pas la réponse. L’avantage brut de 375 millions de dollars correspond réellement à une réduction des ressources mobilisées pour produire cette capacité supplémentaire comportant l’usage de travailleurs en moins. Le projet permet donc de libérer des ressources qui seront utilisées à un autre usage, ce qui produira une valeur économique correspondant à 375 millions de dollars. L’avantage brut du projet est donc bien de 375 millions de dollars. Quant aux travailleurs, ils recevront un salaire dans leur emploi alternatif équivalent à 55 000 $ par année.
  3. Il pourrait y avoir des gains environnementaux associés à la réduction de la production de l’électricité. En revanche, il faut se demander si le programme d’efficacité énergétique n’engendre pas lui aussi certains impacts environnementaux.

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Introduction à l’analyse coût-avantage Droit d'auteur © 2024 par Philippe Barla est sous licence Licence Creative Commons Attribution 4.0 International, sauf indication contraire.

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