Solutions chapitre 11

Question 1 Question 2
Question 3 Question 4
Question 5

Question 1

Un projet d’infrastructure majeur nécessite 2 millions de tonnes de ciment, ce qui représente environ 10 % de la production actuelle du marché. On estime que l’élasticité de la demande de ciment est de 0,2, alors que l’élasticité de l’offre de ciment est de 2. Le prix actuel d’une tonne de ciment est de 200 $. Déterminez le coût social de cet intrant à prendre en compte dans une ACA.

Résolution

En s’appuyant sur les données du problème, la variation prévue du prix en pourcentage s’élève à 4,54 %, soit 10 % divisé par (2 + 0,2). Par conséquent, on estime que le prix devrait atteindre environ 209 $.

Le prix de référence correspond à la moyenne des prix avant et après le projet, soit environ 204,5 $. Par conséquent, le coût social est estimé à 409 millions de dollars, équivalant à 204,5 $ multiplié par 2 millions.

Question 2

Un projet requiert l’utilisation d’une flotte de camions. On estime que ce projet exigera l’utilisation de 50 000 litres de diesel par année. Le prix du diesel s’élève à 1,2 $/litre, incluant 0,3 cent de taxes. On prévoit que l’offre de diesel est suffisamment élastique pour que cette demande additionnelle n’affecte pas son prix. Quel est le coût social associé à l’utilisation de cet intrant à prendre en compte dans une ACA ? Comment votre réponse varierait-elle si l’offre de diesel était parfaitement inélastique.

Résolution

Avec une offre parfaitement élastique, il n’y a aucun évincement de la demande initiale de sorte que la quantité doit être évaluée au prix hors taxe. Cependant, il est impératif d’ajouter au coût social la valeur des externalités causées par le diesel, telle l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, si ces impacts ne sont pas déjà internalisés dans le prix.

Si l’offre est parfaitement inélastique, on observe un évincement complet de la demande initiale, ce qui nécessite une évaluation de la valorisation du prix, taxes incluses. De plus, dans ce scénario, la quantité totale de pollution ne connaîtrait pas d’augmentation puisque le projet ne fait que de déplacer des activités économiques. Toutefois, des implications pourraient survenir dans la valorisation des coûts externes en raison de changements dans les niveaux de pollution locale.

Question 3

Le gouvernement envisage de mettre en place un programme de vaccination contre le zona pour les personnes âgées de plus de 65 ans. On estime qu’au cours de la première année, on aura besoin de 100 000 doses. Le vaccin est produit par une entreprise disposant d’un brevet exclusif. L’entreprise vend le vaccin 120 $/dose. Discutez des enjeux associés à la valorisation sociale de ces vaccins.

Résolution

Il convient en premier lieu de déterminer si le monopoleur est inclus ou exclu de la sphère de la société de référence. Si le monopoleur n’est pas pris en compte dans l’analyse, le coût d’une dose de vaccin équivaut à son prix. Il est alors nécessaire d’évaluer si la demande additionnelle peut entraîner une hausse du prix et de savoir si le vaccin est assujetti à des taxes.

En revanche, si le monopoleur fait partie de la société de référence, il faut considérer qu’il vend son produit à un prix supérieur au coût marginal, générant ainsi un profit sur chaque dose. Dans ce contexte, le coût social correspond au coût marginal de production pour les unités additionnelles et au prix de vente pour les doses résultant de l’éviction de la demande initiale.

Question 4

Le gouvernement du Québec entend montrer l’exemple en termes d’électrification des transports, en exigeant qu’un certain pourcentage du parc de véhicules du gouvernement devienne électrique. Si l’on veut effectuer une ACA de ce projet, quels sont les intrants à considérer et comment doivent-ils être valorisés ?

Résolution

Lors de l’achat de véhicules électriques par le gouvernement, il est nécessaire de déterminer si la demande additionnelle entraînera une augmentation des prix. Il convient aussi de se demander s’il y aura une éviction de la demande initiale. En cas d’éviction, cette partie doit être évaluée au prix réellement payé par les acheteurs, qui peut être inférieur au coût initial dans l’éventualité de subventions pour l’achat de véhicules électriques. Pour le reste, le prix d’achat peut être utilisé dans la valorisation, particulièrement si les voitures sont produites à l’étranger par un fabricant ne faisant pas partie de la sphère de la société de référence.

En ce qui concerne les autres intrants, telle l’électricité, la valorisation peut se faire au coût marginal de production ou au coût d’opportunité (par exemple, au prix à l’exportation). Il peut également être approprié de prendre en compte le coût des fonds publics dans l’évaluation globale.

Question 5

Dans un quartier, il existe une quantité fixe de terres à bâtir de 70 lots appartenant à plusieurs propriétaires. La demande privée pour un lot de terre dans cette zone est représentée par une droite à pente négative. On estime que le prix du marché pour un lot est de P* = 40 000 $. La municipalité élabore un projet visant à aménager une zone de conservation sur ces terres, afin de préserver la qualité de l’eau disponible. Elle utiliserait son pouvoir d’expropriation en offrant à chaque propriétaire la valeur marchande, soit 40 000 $/lot. La dépense budgétée par le projet est donc de 40 000 x 70 = 2 800 000 $. S’agit-il d’une mesure adéquate du coût social ? Si oui, pourquoi, sinon déterminez le véritable coût social.

Résolution

Le coût social englobe la dépense budgétaire (2,8 millions de dollars) ainsi que le surplus des propriétaires auquel ils devront renoncer.

 

 

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Introduction à l’analyse coût-avantage Droit d'auteur © 2024 par Philippe Barla est sous licence Licence Creative Commons Attribution 4.0 International, sauf indication contraire.

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