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Prenez-vous souvent des initiatives ?

Pensez à une vague qui naît dans l’océan. Elle commence petit à petit, prend de la force, grandit jusqu’à devenir gigantesque, s’épanouit, puis finalement se défait en petits remous. Cette vague représente votre quotidien, et vous êtes le surfeur. Où vous positionnez-vous sur cette vague ? Êtes-vous celui qui la prend dès ses balbutiements au large ? Êtes-vous en train de la surfer ? Ou bien êtes-vous plutôt celui qui se fait violemment heurter par les vagues sur la plage ?

Il est évident que certaines positions offrent un meilleur contrôle de la situation : la vie peut être plus facile lorsque vous surfez dans la même direction que la vague, mais peut devenir plus difficile si vous essayez de la défier en allant à contre-courant. Les leaders comprennent cette métaphore, car ils prennent l’initiative dans leur vie quotidienne, la contrôlent et maîtrisent leurs actions. Nous avons tous le potentiel de devenir des leaders dans notre vie quotidienne, sans avoir besoin d’être des surfeurs d’élite ! Cependant, si vous sentez que le surf n’est pas votre domaine, commencez par prendre des leçons à travers l’exercice suivant. Comme le dit le dicton, « qui ne risque rien n’a rien » !

Que signifie « prendre des initiatives » ? Cela implique de prendre des décisions plutôt que de simplement subir les circonstances, de prendre le contrôle d’une situation sans qu’on vous le demande explicitement et de réfléchir au-delà des tâches immédiates. Ceux qui font preuve d’initiative prennent des actions de leur propre chef, voyant cela comme une occasion plutôt qu’un fardeau. Ils font le premier pas eux-mêmes et n’hésitent pas à demander de l’aide lorsque nécessaire. Ce sont comme des surfeurs chevronnés qui anticipent et exploitent la force naissante de la vague pour avancer.

Daniel Goleman distingue clairement ceux qui prennent des initiatives de ceux qui les évitent : « Ceux qui manquent d’initiative attendent passivement que les événements se produisent et réagissent au dernier moment, souvent sans avoir anticipé les crises imminentes… Le manque d’initiative se manifeste chez ceux qui cèdent au désespoir – ils pensent que leurs efforts ne porteront jamais leurs fruits. En revanche, ceux dotés d’un esprit d’initiative croient fermement que leur avenir dépend d’eux-mêmes. »

À la lumière de cette description de la prise d’initiative, il est évident combien celle-ci est cruciale dans le profil des leaders. En effet, la capacité à prendre des initiatives est une condition sine qua non pour devenir un leader. Un leader authentique ne se contente pas de suivre le courant, mais s’engage activement à améliorer les choses. Ils mettent tout en œuvre pour réussir et inspirent leurs pairs à en faire autant. Selon Daniel Beaupré, professeur de gestion, « les leaders exemplaires sont des pionniers, des personnes qui repèrent les occasions, explorent l’inconnu et sont prêtes à prendre des risques ». Ils considèrent les défis comme des occasions de se surpasser, d’apprendre et d’innover. Les leaders n’hésitent pas à sortir des sentiers battus et à adopter des approches novatrices.

Prendre des initiatives devient ainsi un levier pour expérimenter, apprendre et gagner en confiance pour les leaders. Voici quatre conseils pour renforcer votre capacité à prendre des initiatives.

1. Libérez-vous du conformisme ! Dans notre société, il est crucial de pouvoir travailler efficacement avec les autres et de mettre de côté nos désirs individuels pour le bien commun. Lorsque nous nous conformons, nous risquons de fonctionner en pilote automatique, simplement en suivant le mouvement. Le désir naturel d’éviter le rejet social en recherchant des indices auprès des autres est normal et parfois raisonnable. Cependant, il existe un équilibre entre agir automatiquement selon les attentes des autres et suivre notre propre voie (peu importe ce que pensent les autres !). L’envie de nous intégrer peut parfois limiter notre croissance personnelle et notre capacité à suivre notre propre boussole intérieure. En remettant en question le statu quo de manière constructive, vous pouvez vous positionner comme quelqu’un prêt à penser par lui-même. Les leaders rejettent le conformisme en faveur d’une approche plus authentique et personnelle. Il peut être parfois frustrant de suivre un chemin unique que la société, nos amis ou nos collègues jugent comme le seul acceptable. Pourquoi ne pas envisager de laisser de côté les opinions des autres et de tracer votre propre voie ? Non seulement vous pourrez faire des choix qui vous représentent vraiment, mais vous pourrez aussi vivre en harmonie avec vous-même.

Selon le livre Le leadership partagé écrit par la psychologue sociale Édith Luc, les leaders qui rejettent le conformisme social ouvrent la voie vers un leadership authentique. L’experte identifie plusieurs façons d’y parvenir : « Prendre des initiatives, remettre en question le statu quo, parler franchement lorsque les autres se taisent, innover, proposer des perspectives nouvelles ou différentes, introduire de nouvelles pratiques, envisager les problèmes sous différents angles et surtout avoir le courage de prendre des risques. » Ces exemples vous encouragent à sortir de votre zone de confort et à aborder les défis avec une approche novatrice et audacieuse.

2. Soyez proactif ! Ne restez pas passif en attendant que les choses se règlent d’elles-mêmes ou que quelqu’un d’autre prenne l’initiative : prenez les devants ! Il est vrai que vous êtes toujours mieux servi en prenant vous-même les commandes de votre vie et de votre environnement. Si vous souhaitez voir une situation changer, une mentalité évoluer ou une habitude se modifier, passez à l’action ! Proposez des idées nouvelles qui revitalisent les choses et inspirent peut-être les autres à faire de même. Soyez clair sur vos objectifs et mettez tout en œuvre pour les atteindre.

Selon Luc, « les bénéfices tirés de l’action, le capital de leadership acquis en vivant conformément à ce que nous sommes et à ce que nous aspirons à devenir […] surpassent les risques, les défis et les efforts nécessaires pour sortir de l’ombre ». Qu’attendons-nous pour résoudre ce qui nous dérange et améliorer notre vie personnelle et professionnelle ? Réorganisez les aspects de votre vie que vous n’aimez pas et perfectionnez les aspects positifs pour les rendre encore meilleurs !

3. Attention à ne pas monopoliser la parole ! Une initiative est bonne, et deux, c’est mieux. Nous vous encourageons à déployer vos ailes en prenant des initiatives, mais veillez à ne pas tomber dans l’excès ! Lorsque vous prenez trop de décisions seules ou que vous agissez sans consulter les personnes impliquées, vous risquez d’être perçu comme autoritaire, voire comme le « boss des bécosses ». Il est crucial de concrétiser vos projets et de donner vie à vos idées tout en tenant compte des avis des autres et en les impliquant. Rappelez-vous que vous dépendez de votre équipe, donc ne la mettez pas à l’écart ! Au contraire, une stratégie efficace pour éviter de dominer est d’encourager les initiatives de vos collaborateurs. Laissez-leur la place pour agir et proposer leurs idées, car celles-ci peuvent être aussi valables que les vôtres. Qui sait, elles pourraient même vous inspirer de nouvelles idées innovantes !

4. Jetez un nouveau regard sur vos choix de vie. Peut-être sortez-vous des sentiers battus plus souvent que vous ne le pensez. Selon Luc, plusieurs choix peuvent refléter un non-conformisme social : avoir des passions uniques, ne pas se soucier de l’opinion des autres, réussir dans des domaines moins conventionnels, encourager le changement, suivre un parcours de vie inhabituel, avoir confiance en ses convictions même si elles sont peu communes, etc. Comme vous pouvez le constater, sortir des sentiers battus ne signifie pas nécessairement s’isoler. Il se peut que vous ayez déjà fait une ou plusieurs de ces choses sans même penser qu’elles étaient hors du commun, ce qui est formidable ! La non-conformité ne consiste pas à être rebelle et à rejeter toutes les conventions sociales, mais plutôt à faire des choix ambitieux ou inhabituels en toute conscience.

Votre défi 

Nous vous encourageons à développer votre aptitude à prendre des initiatives de manière plus fréquente. Pour ce faire, cette semaine, essayez de repérer au moins trois occasions précises où vous pouvez prendre l’initiative pour améliorer les choses au travail ou dans votre vie personnelle.

• N’attendez pas qu’on vous demande de faire quelque chose ; agissez de votre propre initiative.
• En cas de problème ou de confusion, n’attendez pas que l’autre personne aborde le sujet ; prenez les devants.
• Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à la demander.

Si vous avez l’habitude de prendre toujours l’initiative, c’est une excellente habitude ! Cependant, pour cet exercice, nous vous encourageons à aller au-delà de votre niveau habituel. Après avoir accompli ces actions, prenez le temps de réfléchir à vos expériences et de les noter dans votre journal d’apprentissage.

Réflexion

Répondez aux questions suivantes dans votre journal d’apprentissage.

1. Quelles ont été vos observations sur vos actions, vos sentiments et vos pensées ? Quelles ont été les actions les plus faciles et les plus difficiles à entreprendre ?
2. Quelles ont été les réactions des autres lorsque vous avez pris des initiatives pour améliorer les choses ? Pourquoi pensez-vous que vos actions ont déclenché ces réactions ?
3. Qu’est-ce que cet exercice vous a appris sur vos forces et vos faiblesses ?
4. Si vous deviez répéter ce défi, que feriez-vous de la même manière et que feriez-vous différemment ?
5. Pourquoi les leaders doivent-ils prendre des initiatives pour améliorer les choses ?
6. Quels sont les avantages et les risques associés à la prise d’initiative ?
7. Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaitent prendre plus d’initiatives ?
8. Comment un leader peut-il encourager les membres de son équipe à prendre des initiatives au sein de son équipe ?

Faites part de vos réflexions à votre équipe de rétroaction pour obtenir des commentaires constructifs.

Plan d’action

Dans votre journal d’apprentissage, décrivez trois actions spécifiques que vous entreprendrez dès maintenant pour (a) prendre plus d’initiatives pour améliorer les choses dans votre vie personnelle et professionnelle, et pour (b) encourager les gens autour de vous à prendre plus d’initiatives.

Roger : Des initiatives… Je n’en prends pas beaucoup. J’avoue que je préfère rester dans ma zone de confort et accepter les choses telles qu’elles sont. S’il y a un statu quo, il doit bien y avoir une raison, non ?

Roxanne : Ah, vraiment ? C’est intéressant, mais je ne suis pas d’accord du tout. L’initiative, c’est presque mon deuxième prénom ! J’adore proposer et concrétiser de nouvelles idées, même si elles peuvent sembler farfelues parfois. Je ne saurais pas quoi faire sans ce désir constant d’amélioration.

Roger : Oui, mais je suis curieux. Qu’est-ce que ça te procure de prendre des initiatives ? Ne trouves-tu pas ça risqué parfois ? Ne crains-tu pas de te tromper, de commettre des erreurs ou de choquer les gens qui t’entourent ?

Roxanne : Pas du tout ! En fait, il faut abandonner ces idées et cette retenue qui nous empêchent de faire ce que nous voulons, comme nous le voulons. C’est presque malsain. La peur de l’échec freine les gens et les pousse à faire toujours les mêmes choses, dans le même ordre, etc. Pour ma part, je trouve que prendre des initiatives me donne de l’influence et du contrôle sur ma vie et mon environnement. Je sens que je suis maître de mon destin et j’apprécie vraiment ça ! Quoi de pire que de sentir que ce sont les autres ou la société qui décident de notre destin ? Cependant, je comprends que tu sois un peu stressé à l’idée de sortir des sentiers battus ; ça peut être inconfortable au début. Mais à force de le faire, nous renforçons notre confiance en soi, notre indépendance et notre autonomie. Et nous pouvons vraiment faire la différence dans nos environnements de travail et dans la vie des autres.

Roger : Mais que se passe-t-il si tu te heurtes à un mur, ou si tes actions ne donnent pas les résultats escomptés ?

Roxanne : Ça, c’est la vie, Roger ! Prendre une initiative, c’est un peu comme jouer aux dés : ton idée peut révolutionner le monde ou tomber dans l’oubli. Mais tu sais quoi ? C’est vraiment excitant de ne pas savoir ce qui va arriver à ton action. Peut-être qu’elle semblera futile au début, mais elle pourrait faire son chemin et devenir importante plus tard. Même en cas de déception, tu auras au moins appris quelque chose et vécu une expérience de prise de risque. Sinon, tu connaîtras le succès et tu verras que tu peux accomplir de grandes choses si tu y mets du tien. Comme le dit mon patron : « Soit tu proposes, soit on t’impose ! » Alors, qu’en penses-tu, Roger ?