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Communiquez-vous de manière assertive ?

Savez-vous comment exprimer vos opinions de manière claire et posée, en respectant vos droits et ceux des autres ? Si oui, vous êtes probablement assertif. L’assertivité, c’est la capacité de s’affirmer tout en respectant autrui. Dans son ouvrage sur la communication assertive, Andrew Schwartz explique que cela implique d’exprimer nos opinions, nos sentiments et nos attentes sans blesser ni choquer les autres, tout en nous respectant nous-mêmes et en respectant ceux qui nous entourent. En favorisant cette approche, vous pouvez préserver vos relations tout en restant fidèle à vous-même.

En voici un exemple. Quelles différences voyez-vous entre ces situations ?

1. Roger participe à un échange musclé avec Roxanne, exprimant ses opinions avec grande conviction et s’emportant facilement. La conversation dégénère en reproches, en attaques et en coups bas, aboutissant à une séparation en colère, sans que Roxanne comprenne le besoin que Roger tentait d’exprimer. Le but de l’échange n’est donc pas atteint.
2. Roger tente d’exprimer un de ses besoins à Roxanne en tenant compte de leurs éventuelles divergences. Il explique calmement son point de vue et lui demande son avis sur la question. Malgré leurs désaccords, Roger lui montre du respect et de l’ouverture d’esprit. Résultat : Roger et Roxanne sont ouverts à l’apprentissage mutuel. Ils conservent une amitié solide et apprécient leurs discussions ensemble.

Certes, ces deux situations proposent une façon plutôt simple de comprendre ce qu’est la communication assertive. Or, elles permettent de cerner la différence entre l’agressivité d’une part et l’assertivité d’autre part. Selon le site Web Assertivité, la différence entre ces deux concepts réside dans la considération portée à autrui : les personnes agressives cherchent à blesser tandis que les personnes assertives cherchent à témoigner leur respect. Les agressifs emploient facilement des mots crus et des insultes pour arriver à leurs fins, mais les assertifs font preuve de maturité en s’exprimant de manière diplomate.

Ce qui compte vraiment, ce n’est pas seulement ce que nous exprimons, mais aussi la manière dont nous le faisons. L’expression agressive de nos besoins ne suscite pas l’empathie ni l’écoute ; elle incite plutôt notre interlocuteur à se fermer, ce qui entrave la communication. Les personnes assertives réussissent à faire valoir leurs besoins tout en maintenant des relations harmonieuses et durables.

En plus des personnes assertives (qui se respectent et respectent autrui) et des personnes agressives (qui mettent l’accent uniquement sur leurs propres besoins), il existe des personnes passives (qui ont du mal à exprimer leurs besoins et permettent facilement aux autres d’imposer leurs souhaits). Voici des mots clés pour ces personnes : évitement, effacement de soi et excuses. Selon le site Assertivité, si vous répondez « oui » aux questions suivantes, vous adoptez probablement une approche passive dans vos interactions :

• • • Avez-vous peur de la critique ou la fuyez-vous ?
    • Avez-vous peur de dire « non » même si c’est ce que vous voulez ?
    • Avez-vous tendance à acheter la paix en accueillant les demandes de votre entourage ou encore en cachant vos véritables opinions ?
    • Êtes-vous mal à l’aise d’exprimer votre opinion, surtout lorsque les gens ne la partagent pas ?

Enfin, il existe des personnes passives-agressives qui, comme les personnes passives, craignent d’exprimer leurs besoins directement et, donc, le font de manière indirecte et parfois de manière agressive (en lançant des zingers, par exemple). Voici des mots clés pour ces personnes : messages indirects, sarcasme, culpabilité et hypocrisie.

Voici plusieurs trucs tirés du site Assertivité pour vous aider à vous affirmer directement :

1. Reconnaissez que vous n’avez pas le contrôle sur les autres, sur leurs pensées, leurs émotions et leurs comportements. Ils sont libres de penser et d’être comme ils le souhaitent. Cependant, gardez à l’esprit que votre attitude influence leurs actions envers vous. Considérez le dialogue comme un échange : en manifestant respect et ouverture, vous favorisez des réponses similaires de leur part.

2. Maîtrisez votre impulsivité et vos réactions. Maintenez votre calme lors des discussions. En cas de désaccord, privilégiez l’intellectualité plutôt que l’agressivité. Un débat sain d’idées est constructif, contrairement à un échange intimidant.

3. Soyez confiant tout en restant humble. Connaissez-vous bien et affirmez-vous tout en respectant les autres. Gardez à l’esprit que vous n’êtes ni supérieur ni inférieur à quiconque. Pour explorer cette notion, vous pouvez vous inspirer des positions de vie de l’analyse transactionnelle révisées par l’auteure Gysa Jaoui. Ces positions décrivent quatre façons de vous percevoir et de percevoir les autres en fonction de vos interactions.

a. Position ++ : Les autres et moi sommes bien. Ici, nous parlons de relations d’égal à égal, bien que chacun soit différent.

b. Position – + : Les autres sont mieux que moi. Il s’agit d’un sentiment d’infériorité et d’idéalisation des autres personnes.

c. Position + – : Je vaux plus que tous les autres. Cette position peut poser problème en générant condescendance et sentiment de supériorité.

d. Position – – : Ni moi ni les autres ne valons quelque chose.

Votre défi 

Pendant au moins trois journées cette semaine, nous vous invitons à mettre en pratique les techniques d’affirmation suivantes, proposées sur le site Internet Affirmation de soi.info :

1. La technique de la répétition. Lorsque l’autre personne réagit de manière excessive et ignore vos pensées, vos désirs ou vos sentiments, répétez fermement votre affirmation initiale tout en répondant aux questions pertinentes. Ignorez les questions non pertinentes et les critiques comme des distractions.

2. La technique du brouillard. Montrez subtilement votre accord avec certains aspects de ce que dit l’autre en acceptant les vérités contenues dans leurs déclarations, par exemple en disant : « Il se peut que j’aie fait cela » ou « Je devrais peut-être… ».

3. La technique du « je ». Communiquez les effets concrets et précis du comportement de l’autre sur vous en utilisant des formulations comme « Les effets sur moi sont… », « Je ressens… », « Je préfère… ». Évitez d’utiliser le « tu », qui pourrait être perçu comme une attaque.

Une technique de plus pour la route… La technique DESC développée par Sharon Bower et Gordon Bower consiste à décrire la situation, exprimer vos sentiments, spécifier vos besoins et cibler les conséquences attendues. Ainsi, pour communiquer efficacement sur une situation :

1. décrivez la situation objectivement, en évitant les jugements de valeur et en restant centré sur les faits ;

2. exprimez vos émotions personnelles en utilisant le « je », en décrivant précisément ce que la situation a créé en vous ;

3. soyez spécifique quant à vos attentes et vos besoins, en indiquant ce que vous souhaitez voir changer ou accomplir ;

4. expliquez les conséquences que la situation a sur vous, en précisant ce que vous souhaitez éviter ou encourager à l’avenir.

Prenons l’exemple de Roger qui doit travailler en équipe avec son collègue Michel. La semaine dernière, Michel n’a pas rendu sa part du travail à temps. Roger a décidé de lui en parler. Premièrement, il lui a rappelé l’importance du respect des échéances. Deuxièmement, il a exprimé à Michel que cette situation l’avait stressé et rendu nerveux. Troisièmement, Roger lui a rappelé les règles de fonctionnement de leur équipe et lui a gentiment demandé de l’avertir en cas d’imprévu. Finalement, Roger a souligné qu’il était crucial d’éviter l’accumulation de travail pour ne pas manquer de temps. Enregistrez vos tentatives et vos réflexions dans votre journal d’apprentissage.

Réflexion

Répondez aux questions suivantes dans votre journal d’apprentissage.

1. Dans quelles situations avez-vous utilisé ces techniques ? Quels ont été les effets de votre affirmation (satisfaction des attentes, inconfort, minimisation des malentendus, confiance accrue, etc.) ? Qu’avez-vous ressenti lorsque vous vous êtes affirmé ? Quelle a été la réaction de l’autre personne ?
2. Était-il facile d’utiliser ces techniques et de vous affirmer en les employant ? Pourquoi ?
3. Quelles autres techniques utilisez-vous pour vous exprimer de manière affirmée ? Si tel est le cas, expliquez brièvement comment.
4. Quels sont trois exemples de la manière dont les leaders peuvent utiliser les techniques d’affirmation avec les membres de leur équipe ? Selon vous, comment l’affirmation de soi pourrait-elle être utilisée dans votre rôle de leadership ? Nommez trois utilisations ainsi que trois avantages potentiels.
5. Quel impact les positions interactionnelles de Gysa Jaoui pourraient-elles avoir sur les leaders ? Comment pensez-vous que la position d’un leader influence son style de communication ?
6. Que peuvent faire les leaders pour encourager les membres de leur équipe à s’affirmer ? Nommez trois mesures concrètes qui peuvent être mises en œuvre.

Plan d’action

Dans votre journal d’apprentissage, décrivez trois actions précises que vous poserez dès maintenant pour développer votre capacité à vous affirmer dans votre vie personnelle et au travail.

Roxanne : Quand je me retrouve à être brusque avec les autres, involontairement bien sûr, je me rappelle quelques conseils simples trouvés dans le livre Words Can Change Your Brain d’Andrew Newberg et Mark Waldman. En voici quelques-uns : « Relaxez. Soyez présent. Écoutez profondément. Soyez positif. Parlez chaleureusement. Lentement. Brièvement. »

Roger : Cool, ça semble s’aligner sur l’idée de « pleine conscience », tu sais, prendre son temps dans la vie. Mais que veulent-ils dire par « brièvement » ?

Roxanne : Eh bien, Andrew Newberg et Mark Waldman disent que nous devrions essayer de faire passer notre message en 30 secondes. Quand nous en disons plus que nécessaire, nous sommes en train de donner une « leçon » à l’autre personne. Je me demande si la plupart des choses peuvent être exprimées en quelques mots significatifs.

Roger : Peut-être que je devrais essayer ça. Je dois admettre que parfois je me répète, surtout quand je n’obtiens pas ce que je veux.

Roxanne : Ah, la technique du disque rayé. Il y a des moments où c’est tout à fait approprié, mais si tu l’utilises souvent, ça pourrait être trop. Explorer d’autres techniques pourrait être intéressant pour toi.