28

Apprenez-vous de vos erreurs ?

Quelle est votre réaction lorsque vous faites un faux pas ou une erreur ? Êtes-vous celui qui se culpabilise, qui se répète « Je ne suis bon à rien », qui ressent de la honte et qui remet en question sa valeur ? Êtes-vous plutôt celui qui croit que l’erreur est humaine et qu’elle vous permettra de vous améliorer, d’apprendre et de découvrir de nouvelles choses ? Ou encore, êtes-vous celui qui ne veut pas reconnaître ses erreurs, qui les nie systématiquement et qui rejette la faute sur les autres ? Vous êtes peut-être un des trois, un peu des trois ou aucun des trois.

Quoi qu’il en soit, que penseriez-vous si nous vous disions que l’important n’est pas d’éviter de faire des erreurs, mais bien d’apprendre de celles que vous commettez ? Ne serait-ce pas rafraîchissant et déculpabilisant de penser que vos erreurs servent d’occasions pour apprendre, vous améliorer et devenir meilleur ? En fait, les erreurs sont inévitables et elles font partie de la vie de tous les êtres humains. C’est la perception que nous avons d’elles qui influence la place qu’elles prennent dans notre vie. Accordons-nous donc un répit et parlons ouvertement de ces petites bêtes noires.

Pensez-vous que les grands de ce monde ne font pas d’erreurs ? Croyez-vous que les leaders que vous connaissez et admirez font tout à la perfection ? Si c’est le cas, il est temps de sortir de ces illusions qui vous emprisonnent dans un immobilisme et dans une peur de vous tromper. Cependant, vous n’aviez pas complètement tort de penser ainsi. En fait, ce qui fait en sorte que nous voyons ceux qui réussissent comme des gens qui ne connaissent pas l’échec, c’est leur habileté à apprendre de leurs erreurs et à rebondir. Les leaders osent prendre des risques et innover parce qu’ils savent que commettre des erreurs peut faire partie du processus d’apprentissage et de progrès. Vous remarquerez que ceux qui craignent de se tromper ou de faire des gaffes ne prennent pas d’initiatives. Les leaders, eux, assument leurs gestes, qu’ils soient exempts ou porteurs d’erreurs. Dans l’équation d’un bon leader, nous retrouvons donc la compétence « apprendre de ses erreurs ».

Selon l’auteur et conférencier Scott Berkun, apprendre de ses erreurs s’apprend ! Il a d’ailleurs identifié plusieurs astuces pour y parvenir. Nous vous en présentons quelques-unes.

1. Reconnaissez que vous avez commis une erreur. C’est la première étape pour résoudre tout problème. Si vous ne pouvez pas reconnaître vos erreurs, comment pouvez-vous progresser ? Ignorer cette étape revient à éviter toute autoévaluation constructive. Si vous avez du mal à déterminer si vous avez commis une erreur, demandez un retour d’information à quelqu’un en qui vous avez confiance. Cela vous aidera à clarifier la situation.

2. Analysez votre erreur pour comprendre pourquoi vous l’avez commise. Comprendre la cause d’une erreur est la clé pour éviter qu’elle ne se reproduise. Par exemple, si vous avez omis de remettre un rapport important à votre patron, c’est une erreur professionnelle sérieuse qui peut entraîner des conséquences. Avant de vous juger sévèrement ou de vous dévaloriser, prenez le temps d’analyser pourquoi cette erreur s’est produite. Est-ce que vous avez oublié l’échéance ? Était-ce un manque de planification ou une mauvaise gestion du temps ? Chaque cause nécessite une approche différente. Soyez indulgent envers vous-même si la cause était hors de votre contrôle, mais trouvez des solutions si elle était de votre responsabilité.

3. Trouvez des moyens pour éviter cette erreur à l’avenir. Réfléchissez à froid aux différentes alternatives qui auraient pu empêcher cette erreur. Souvent, une perspective détachée après coup permet de voir des solutions pratiques et réalistes. Identifiez celles que vous êtes prêt à mettre en œuvre pour éviter des erreurs similaires à l’avenir.

4. Identifiez les leçons apprises grâce à cette erreur. Même si les bénéfices semblent minimes, chaque erreur offre une occasion d’apprentissage. Par exemple, le fait d’avoir oublié le rapport pourrait avoir mis en lumière une charge de travail excessive. Poussez votre réflexion pour mieux comprendre vos méthodes de travail et améliorer vos compétences.

5. Relativisez vos erreurs ! Les erreurs sont souvent subjectives et peuvent sembler insignifiantes pour certains tandis qu’elles peuvent être perçues comme majeures pour d’autres. Il est sain de chercher à vous améliorer, mais il est contre-productif de remettre en question votre valeur personnelle pour des erreurs mineures. Par exemple, une faute d’orthographe dans un courriel ne définit pas votre compétence globale. Apprenez de ces petites erreurs sans vous laisser submerger par le perfectionnisme excessif.

Votre défi en deux parties

Partie 1

Nous vous invitons à être attentif aux erreurs que vous commettez quotidiennement afin d’en tirer profit. Cette semaine, notez dans votre journal d’apprentissage toutes les erreurs, qu’elles soient petites ou grandes, survenues à la maison ou au travail. Ne vous censurez pas ! Utilisez votre propre définition de ce qu’est une erreur pour les identifier. Cela peut aller d’une simple tache de dentifrice sur votre chandail à une décision importante mal avisée, voire à des actions que vous auriez dû accomplir, mais que vous avez négligées. Élaborez une liste aussi détaillée que possible. Vous êtes libre de montrer cette liste à quelqu’un d’autre si vous le souhaitez.

Partie 2

Une fois votre liste d’erreurs établie, passez à l’étape suivante en les classant selon les quatre catégories d’erreurs élaborées par Scott Berkun :

1. Les erreurs « stupides » : Ce sont des gaffes, des gestes maladroits qui entraînent un résultat malheureux. Par exemple, un dégât involontaire ou un juron qui vous échappe.

2. Les erreurs « simples » : Ce sont des erreurs qui auraient pu être évitées si le contexte avait été différent. Par exemple, oublier quelque chose d’important ou commettre une erreur par distraction, comme saler son café au lieu de le sucrer.

3. Les erreurs « liées à un effort » : Ce type d’erreur est récurrent et souvent associé à un trait de votre personnalité ou à une habitude. Par exemple, arriver systématiquement en retard au travail malgré vos efforts pour y remédier.

4. Les erreurs « complexes » : Ces erreurs sont plus difficiles à décortiquer, car elles ont plusieurs causes ou sont constituées de nombreuses petites erreurs. Elles peuvent être le résultat d’une série de mauvaises décisions ou d’un schéma récurrent. Par exemple, une relation difficile avec une personne qui semble sans issue.

Classez vos erreurs selon ces catégories pour mieux comprendre leurs origines et identifier des motifs récurrents.

Réflexion

Répondez aux questions suivantes dans votre journal d’apprentissage.

1. Comment avez-vous trouvé cet exercice ? Était-ce naturel ou difficile pour vous de vous attarder sur vos erreurs ?
2. Avez-vous repéré des erreurs qui reviennent souvent ? Lesquelles avez-vous identifiées ?
3. Quelles ont été les causes les plus courantes de vos erreurs ?
4. Quel est le principal blocage qui vous empêche d’accepter vos erreurs ? Quelles émotions les erreurs suscitent-elles en vous : honte, frustration, sentiment d’incompétence, etc. ? À la lumière de cette expérience, quelle serait votre définition personnelle d’une erreur ?
5. Pourquoi les leaders doivent-ils apprendre de leurs erreurs ? Comment les leaders devraient-ils voir et gérer leurs erreurs ainsi que celles des autres ?
6. Que pensez-vous de la déclaration suivante : « Les leaders apprennent de leurs propres erreurs et de celles que commettent les autres ; ils peuvent donc tirer deux fois plus de leçons sans commettre deux fois plus d’erreurs » ?

Faites part de vos réflexions à votre équipe de rétroaction pour enrichir votre apprentissage et vos perspectives.

Plan d’action

Dans votre journal d’apprentissage, décrivez trois actions concrètes que vous entreprendrez dès maintenant pour (a) reconnaître vos erreurs, pour (b) en tirer des leçons et pour (c) sensibiliser les autres à l’importance de ces deux aspects.